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La ville de Kong, située dans le nord de la Côte d’Ivoire, a accueilli la première édition des Journées nationales du sésame, combinée avec la 11e Journée de l’administration agricole délocalisée (Jaad). Sous le thème « La promotion du sésame et des autres cultures émergentes pour une agriculture diversifiée et résiliente », cet événement marquant a réuni de nombreux acteurs pour renforcer l’organisation de cette filière prometteuse.

Ce premier essai s’est avéré un succès retentissant. Organisée les 7 et 8 novembre 2024 par la coopérative Devagri Coop-ca et l’entreprise Exim Etatra, la première édition des journées nationales s’est tenue sous le thème « Stratégies et développement de la filière sésame en Côte d’Ivoire ».

L’objectif de ces journées était d’initier une structuration des acteurs autour d’une culture émergente dont l’apport à la lutte contre la pauvreté se révèle inestimable.

Le député Diomandé a ensuite souligné l’engouement naturel des populations locales pour la culture du sésame mais a déploré le manque d’encadrement.

« Par défaut de suivi, une grande partie de leur production se retrouve dans les pays voisins. Notre engagement vise à structurer cette filière pour garantir aux producteurs des retours plus profitables », a-t-il déploré.

Il a exhorté les participants à s’impliquer activement pour adopter des résolutions fortes à l’issue de ces journées. Durant ces deux jours, producteurs, banquiers, spécialistes de la qualité, agronomes et institutions de soutien ont exploré les perspectives de développement de la filière sésame.

Dr Coulibaly du Centre national de recherche agronomique (Cnra), a affirmé que le Cnra travaillait déjà à fournir aux producteurs les meilleures variétés de semences. Cependant, il a rappelé la nécessité d’un appui financier pour poursuivre la recherche. Béké Daniel, représentant des banques, a souligné que le sésame demeurait méconnu dans le secteur bancaire.

Pour corriger cette méconnaissance, il a recommandé une organisation rigoureuse de la filière et une promotion accrue à travers des événements comme ces journées nationales. Le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani a réaffirmé l’importance de diversifier les sources de revenus agricoles, soulignant que la culture du sésame pourrait s'imposer comme un nouvel atout économique pour le Tchologo et la Côte d'Ivoire en général. Il a promis un soutien technique accru pour cette culture émergente et a évoqué des mesures spécifiques pour encourager son développement.

Traoré Abdoulaye, directeur de l’entreprise Exim Etatra, premier négociant spécialisé dans le sésame en Côte d'Ivoire, a décrit les nombreuses vertus de cette oléagineuse importée d’Asie, utilisée dans l’alimentation, la médecine, la cosmétique, et très demandée à l’international. Il a également plaidé pour un appui des partenaires financiers afin de répondre aux besoins croissants du marché. Avec plus d'une centaine de producteurs, la production de sésame dans le département de Kong est estimée à 5 000 tonnes.

Cette culture, bien adaptée aux changements climatiques et compatible avec des cultures locales comme le maïs, le sorgho et le mil, est également moins exigeante en engrais. Grâce à ces journées nationales, la filière sésame a franchi un nouveau cap vers sa structuration et son développement durable en Côte d’Ivoire, en promettant de devenir une force économique et sociale pour les communautés locales.

B.Y.

Correspondance particulière