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C’était une figure de la vie politique française, l’une des personnalités préférées des Français. Simone Veil est décédée ce matin, chez elle. Elle avait 89 ans. Une “cérémonie d’obsèques officielles” sera organisée mercredi après-midi, en présence d’Emmanuel Macron.

Figure de la vie politique française, rescapée de la Shoah, ancienne ministre et ex-présidente du Parlement européen, Simone Veil était depuis l’adoption de la loi sur l’interruption volontaire de grossesse, en 1975 une figure des droits des femmes. C’est l’un de ses fils, Jean, qui a annoncé la triste nouvelle : “Ma mère est morte ce matin à son domicile. Elle allait avoir 90 ans le 13 juillet”.Simone Veil avait perdu son mari en 2013, après 67 ans de vie commune. Ils étaient les parents de trois garçons.

Simone Veil appartenait au camp de la droite mais pouvait défendre des idées de gauche, notamment dans le champ sociétal.
“Au fond, tout au long de ma vie, j’ai eu la chance de pouvoir m’investir à ouvrir des brèches dans le conformisme ambiant”, notait cette fille d’un père conservateur, épouse d’un grand patron, grande bourgeoise, plusieurs fois ministre dans des gouvernements de droite.

Aussi peu à l’aise avec la droite moraliste qu’avec la gauche sectaire, Simone Veil, qui préférait Pompidou à de Gaulle, Chaban-Delmas à Giscard d’Estaing, Rocard à Mitterrand et Sarkozy à Chirac, méprisait en fait la politique politicienne.
L’ancienne membre du Conseil constitutionnel, connue pour son caractère de fer, n’avait “pas envie de faire des concessions. Même à des électeurs”. “La politique me passionne mais, dès qu’elle devient politicienne, elle cesse de m’intéresser”, ajoutait-elle. Si elle était fière “d’avoir fait passer des textes qui l’intéressaient beaucoup et auxquels elle a donné le maximum de sens”, elle relevait que son plus grand souvenir en politique fut, “émotionnellement, la chute du mur de Berlin”.

Obsèques officielles mercredi

Une “cérémonie d’obsèques officielles” sera organisée mercredi après-midi dans la cour des Invalides pour rendre hommage à Simone Veil, en présence du chef de l’État Emmanuel Macron qui prononcera un discours.

“Tous les corps constitués seront invités”, a-t-on précisé auprès de l’Elysée. “Le jour de la cérémonie, les drapeaux européens seront mis en berne tandis que les drapeaux français seront parés d’un crêpe noir” sur les bâtiments officiels, a-t-on ajouté.

Simone Veil avait commencé en 1956 sa carrière dans la magistrature, comme substitut à l'administration centrale du ministère de la Justice, fonction qu'elle a occupé jusqu'en 1969. Devenue conseillère technique au ministère de la Justice, elle a été la première femme à devenir secrétaire général du Conseil supérieur de la magistrature (1970-74).

Entrée en politique en 1974, comme ministre de la Santé dans le gouvernement Chirac, elle le demeurera dans les trois gouvernements Barre, se voyant adjoindre la Sécurité sociale en 1977-78, la Famille en 1978-79.

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