France / Sa requête contre sa suspension rejetée : Franklin Nyamsi pointe "la mafia françafrique"
C’est une longue bataille judiciaire qui s’engage entre l’enseignant de philosophie et blogueur panafricaniste et le pouvoir français. Sa requête contre sa suspension de ses fonctions de professeur avait en effet été rejetée. Le ministère de l’Education nationale qui a acté cette sanction, l’explique par son « atteinte au devoir de réserve ». Franklin Nyamsi a dénoncé la décision « arbitraire » d’un tribunal français.
Un nouveau tournant dans la bataille juridique, engagée en France par Franklin Nyamsi, enseignant de philosophie à Rouen bénéficiant une forte audience sur les réseaux sociaux.
Le tribunal administratif de Rouen a rejeté le 5 mai son recours contre la suspension de ses fonctions professorales, a fait savoir l’enseignant d’origine camerounaise.
« L’arbitre a arbitré arbitrairement. J’en tirerai toutes les conséquences », a-t-il commenté, ajoutant que "la lutte contre la mafia françafrique continue".
La décision de la justice n’est pas définitive, elle doit se prononcer ultérieurement sur le fond de l'affaire.
Critiques de la politique française en Afrique
Franklin Nyamsi, enseignant de philosophie dans différents établissements de la région normande et auteur de plusieurs essais, a été exclu de ses fonctions professorales le 14 mars. D’après Paris Normandie, il enseignait ces derniers temps à l’Université de Rouan et au lycée Val-de-Seine du Grand-Quevilly.
La suspension, qui s’étale sur trois mois, a été motivée par "l'atteinte au devoir de réserve", a communiqué le 6 mai à l’AFP le ministère français de l’Éducation nationale. Selon ce dernier, l’enseignant a été auditionné, et ils lui sont reprochés des prises de parole répétées et controversées sur les réseaux sociaux.
"Dérive autoritaire"
Les critiques de la politique africaine menée par la France n’ont pas été émises dans le cadre de ses fonctions d’enseignant, a pourtant fait savoir le 5 mai un avocat de Franklin Nyamsi lors de l’audition au tribunal.
Dans son interview à Sputnik Afrique fin mars, Franklin Nyamsi, environ 160.000 abonnés sur Twitter, a dénoncé « une dérive autoritaire incarnée par le gouvernement du président Macron ». Il dit être éventuellement prêt à déposer le dossier auprès de la Cour européenne des droits de l’Homme.
A.K. source sputniknews