Côte d’Ivoire / Les commerçants, asphyxiés par les pratiques de pas de porte, ne savent plus à quel saint se vouer
Les pas de porte, c'est cette sorte de caution exigée par des propriétaires ou gérants de magasins aux opérateurs économiques, principalement des commerçants, avant de leur donner des locaux en location dans les marchés. Ces pas de porte varient selon le bon vouloir du concédant ou très souvent en fonction de la commune qui abrite le magasin. Aujourd'hui, les pas de porte partent de 10 à 25 millions FCFA voire plus.
L'Union des commerçants de Côte d'Ivoire (Ucci) dirigée par Dembélé Mohamed a décidé de mener la guerre à cette pratique qui asphyxie les commerçants. Au cours d'une tournée initiée dans certaines communes par l'Union, les commerçants disent leur exaspération, crient leur détresse et appellent les autorités compétentes à « imposer l'application d'une caution en lieu et place des pas de porte qui nous étranglent ».
Au cours de cette tournée, des commerçants ont demandé l'annulation de ce phénomène qui, pour eux, relève simplement d'une arnaque. « C'est non seulement élevé mais c'est en plus un fonds perdu. On ne sait pas à quoi ça sert et il a un impact sur notre commerce. Beaucoup de commerces ont fermé du fait de ce phénomène. Nous souhaitons l'appui des autorités, en premier rang notre président de la République, de sorte que soit annulée la pratique des pas de porte. Nous sommes disposés à payer les taxes, les impôts s'il le faut », soutiennent les commerçants.
Ils se réjouissent de la tournée de l'Union des commerçants de Côte d'Ivoire qui, ont-ils souligné, oeuvrent pour leur bonheur et leur bien-être. Cette initiative a permis de faire le constat que ce sont environ trois millions de commerçants qui sont sans magasin et qui vendent soit sur les trottoirs soit aux abords des marchés. « Si les pas de porte sont supprimés, les marchands ambulants pourront s'offrir des magasins et cesseront de rôder autour des marchés. Nous lançons donc un appel aux autorités communales et gouvernementales pour que prennent fin notre détresse et notre infortune », ont-ils souhaité.
S. B.