1145_deforest.jpg

Dans le cadre de la 21ème édition de la conférence des parties (COP21)
qui a eu lieu du 30 Novembre au 11 Décembre 2015, tous les pays
participants dont la Côte d’Ivoire se sont engagés à définir comment
contribuer à la lutte contre le changement climatique. Parmi toutes
les solutions envisagées, la lutte contre la déforestation et la
restauration du couvert forestier étaient au centre des débats, car
non seulement la forêt peut contribuer à atténuer les émissions de gaz
à effet de serre, mais elle constitue une protection naturelle pour
une meilleure résistance et adaptation des systèmes de cultures à
cette grave menace qu’est le changement climatique.
En Côte d’Ivoire, malgré l’extraordinaire valeur que représentent nos
forêts, la couverture forestière ne cesse de disparaître depuis
l’indépendance jusqu’à nos jours, du fait de son exploitation abusive
et anarchique (agriculture extensive, exploitation du bois énergie,
exploitation forestière, exploitation minière, etc …)
En effet, si nous admettons que le succès de notre pays repose sur
l’agriculture, admettons aussi que l’agriculture elle-même repose sur
les forêts. Ce qui veut dire clairement que sans les forêts, il n’y a
pas  de pluie, donc pas d’agriculture, pas d’activités forestières.
Aujourd’hui, l’activité principale en Côte d’Ivoire est
essentiellement tournée vers l’hévéaculture, la cacaoculture  et bien
d’autres cultures de rente qui rapportent suffisamment d’argent. Et ce
sont les essences de valeur qui sont abattues nuit et jour par des
clandestins, dans nos forêts et principalement dans les forêts
classées.
En mission de sensibilisation pour la mise en œuvre des deux (02)
décrets présidentiels, l’un le N° 2013-508 du 25 Juillet 2013, portant
interdiction du pterocarpus SPP appelé communément « bois de vêne » et
l’autre le N° 2013-815 du 26 Novembre 2013, portant interdiction du
sciage à façon et aussi de sensibilisation sur les effets néfastes des
pratiques forestières irrégulières, l’ONG SAFI , conduite par
messieurs BIE Julien et GUHE Kouadio Albert , respectivement Président
et Secrétaire Général, était récemment dans la région de  l’ouest .
Dans cette partie de la Côte d’Ivoire, précisément dans la forêt
classée de GOIN –DEBE (133.170 hectares), département de Guiglo,
environ 3.000  ha de plants reboisés y ont été incinérés et détruits
par des paysans qui s’y sont infiltrés. A la question posée à un
habitant qui a requis l’anonymat, dans le secteur CHC où a eu lieu
cette destruction sur les causes de ce gâchis, il nous répond ceci : «
C’est vraiment dommage et regrettable pour la société  THANRY qui
après avoir reboisé ce nombre important de plants, voit tous ces
efforts partis en fumée ». Grande a été notre surprise de savoir que
cette société participe à la reconstitution du couvert forestier. Cet
habitant originaire de la région, visiblement écœuré par la
destruction massive de cette forêt classée accuse directement le
gouvernement d’avoir failli par sa passivité face à de tels agissements.
Voulant en savoir plus sur le phénomène des infiltrations de nos
forêts classées, notre guide de circonstance nous répond : « C’est
tout simplement le flux migratoire qui est à revoir et à contrôler,
car tout commence par là. Cette forêt classée est infiltrée à 90% par
les Burkinabé et 10% par les allogènes à dominance Baoulés et Lobis.
Messieurs les responsables de l’ONG Sauvons la Forêt Ivoirienne, nous
vous encourageons  dans cette mission pour que nos forêts soient
sauvées. Si rien n’est fait, d’ici cinq (05) ans, la Côte d’Ivoire
court le risque d’être  classée au rang des pays du Sahel ».
Au regard de ce triste constat dans cette forêt classée de GOIN-DEBE,
l’ONG SAFI lance un cri du cœur à toute la population Ivoirienne afin
qu’elle prenne conscience de la disparition de nos forêts et fasse les
recommandations suivantes :
-       Encourager la SODEFOR à poursuivre les actions de déguerpissement
des populations dans les forêts classées jusqu’à obtenir une «
agriculture  zéro  déforestation » comme le propose le Ministre de
l’environnement, conformément à la volonté du Président de la
République.
-       Donner les moyens à la SODEFOR afin de surveiller nos forêts et les
reboisements.
-       Amener tous ceux qui sont à l’origine de la destruction massive de
nos forêts et des sociétés qui émettent du gaz carbonique, polluant
l’environnement à participer à l’effort du reboisement.
-       Amener tous des acteurs de la filière forêt –bois à exécuter le
reboisement compensatoire comme prescrit dans le cahier de charge de
l’administration forestière.
-       Contrôler le flux migratoire en Côte d’Ivoire.
-       Amener l’USI (Unité Spéciale d’Intervention) créée par le Ministre
des Eaux et Forêts qui est salutaire à étendre ses actions jusque dans
nos forêts car il s’y passe des choses peu recommandables.
-       Encourager toutes les actions qui militent en faveur de la
reconstitution du couvert forestier comme c’est le cas de la société
THANRY qui, de l’année 2004 jusqu’à cette année 2016 a reboisé près de
6.800 ha de plants selon notre guide qui semble avoir d’autres
informations sur la destruction des forêts à l’ouest.
-       Inscrire désormais le reboisement  comme activité dans le quotidien
des Ivoiriens comme le veut le Président Alassane Ouattara, qui depuis
le 11 Juin 2015 au jardin botanique de Bingerville a lancé le ton en
reboisant lui-même.



               Le Secrétaire Général
                 Mr. GUHE K. Albert

NB : Le titre est de la Rédaction