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De l’annonce de sa candidature à la présidence de la FIFA à sa démission de son poste de président de l’UEFA, en passant par ses déboires avec le comité d’éthique de l’instance internationale, Michel Platini a vécu six derniers mois mouvementés. La preuve en dix dates.

 

24 septembre 2015      
Le ministère public de la Confédération helvétique ouvre une procédure pénale, ce qu’elle confirme le lendemain dans un communiqué. Si elle concerne principalement Joseph Blatter, soupçonné « de gestion déloyale et – subsidiairement – d’abus de confiance », elle touche Platini par ricochet. Il est en effet reproché au président démissionnaire de la FIFA un paiement déloyal de deux millions de francs suisses, soit 1,8 million d’euros, en faveur du Français. Un versement qui, indique le ministère public, aurait été effectué « au préjudice de la FIFA, prétendument pour des travaux effectués entre janvier 1999 et juin 2002 ».

 

8 octobre 2015   
L’enquête ouverte par le comité d’éthique de la FIFA suite à l’ouverture de la procédure pénale débouche sur une suspension provisoire de 90 jours à l’encontre de Platini et de Blatter. « Je vais me battre », lâche alors l’ancien meneur de Saint-Etienne ou de la Juventus Turin dans un communiqué. Depuis plusieurs semaines, j’ai collaboré avec cette autorité et suivi les procédures, ce que n’a clairement pas fait la FIFA. […] Si je suis suspendu, je me battrai jusqu’à ce que la vérité éclate. Personne ne doit douter de cela. »

 

21 octobre 2015 
Domenico Scala enfonce Platini. Membre de la commission électorale de la FIFA, chargée de juger de la validité des candidatures pour la présidence, l’Italien enfonce l’ex-numéro 10 de l’équipe de France dans un entretien accordée au Financial Times. Il accuse clairement le duo Platini-Blatter de falsification des comptes. « Les deux parties étaient membres de la commission exécutive et devaient, à ce titre, valider les comptes chaque année, comptes auxquels il manquait deux millions de francs suisses donc. » Un coup dur de plus pour Platini.

 

26 octobre 2015 
La belle unité de l’UEFA derrière son président se fissure. Quelques jours seulement après que l’ensemble des fédérations membres de l’instance européenne ait apporté son soutien à Platini, Gianni Infantino se déclare officiellement candidat pour prendre la tête de la FIFA. Le numéro 2 de l’UEFA prévient ainsi toute défection de celui dont il était le bras droit depuis 2007. Un premier signe de défiance envers le natif de Joeuf.

 

12 novembre 2015      
Comme prévu suite aux déclarations de Scala trois semaines plus tôt, la Commission électorale rejette la candidature de Platini. Cinq sont validées : celles du prince Ali Bin Al Hussein, du Cheikh Salman Bin Ebrahim Al Khalifa, de Jérôme Champagne, de Tokyo Sexwale et de Gianni Infantino. Aucune mention de Platini dans le communiqué de la FIFA pour annoncer la nouvelle, même si le Français avait déposé sa candidature bien avant la date butoir et sa suspension provisoire. « Si cette suspension devait être levée ou expirer avant l’élection présidentielle de la FIFA prévue le 26 février 2016, la Commission électorale ad hoc décidera, suivant le timing exact de la situation, de la façon de procéder vis-à-vis de la candidature concernée », avait précisé la commission électorale fin octobre.

 

23 novembre 2015      
Vanessa Allard réclame une sanction exemplaire à l’encontre de Platini. Membre de la chambre d’investigation du comité d’éthique de la FIFA, elle requiert une radiation à vie de toutes activités liées au football pour le champion d’Europe 1984 avec les Bleus. « Une chasse à l’homme est engagée », souffle alors au Monde Thomas Clay, qui fait partie de l’équipe de défense de Platini.

 

11 décembre 2015       
Saisi par le camp Platini, le Tribunal Arbitral du Sport confirme la suspension provisoire de 90 jours, sans vraiment trancher sur le fond du dossier. Il refuse en effet de se substituer à la FIFA, tout en demandant au comité d’éthique de la Fédération internationale de ne pas alourdir la sanction au-delà des 90 jours. « Car cela causerait un dommage irréparable », d’après le communiqué publié par le TAS.

 

21 décembre 2015       
Le couperet tombe pour Platini et Blatter. Les deux hommes sont suspendus pour huit ans de toute activité liée au football par le comité d’éthique de la FIFA. Une sanction à effet immédiat, assortie pour le Français d’une amende de 74 000 euros. Les charges de corruption ne sont pas retenus, mais ils sont reconnus coupables par les juges de « conflit d’intérêt » et de « gestion déloyale », en ayant au passage « abusé » de leur position au sein de l’instance internationale.

 

7 janvier 2016    
Platini jette finalement l’éponge. Après avoir lutté pendant de longues semaines pour prouver son innocence, le Français annonce le retrait de sa candidature à la présidence de la FIFA. « Je ne peux plus, je n’ai plus le temps ni les moyens d’aller voir les électeurs, de rencontrer les gens, de me battre avec les autres, regrette-t-il dans un entretien accordé à l’Equipe. En me retirant, je fais le choix de me consacrer à ma défense par rapport à un dossier où on ne parle plus de corruption, de falsification, où il n’y a plus rien. » Platini ne sera donc pas le prochain président de la FIFA. La fin d’une période de plus de cinq mois où il est passé par tous les états.

 

9 mai 2016
Le Tribunal arbitral du sport maintient la suspension de Michel Platini, le jugeant coupable de conflit d’intérêts. La suspension du Français est simplement réduite de six à quatre années d’interdiction d’exercer toute fonction liée au football. Dans la foulée, l’ancien meneur de jeu des Bleus annonce son intention de démissionner de son poste de président de l’UEFA dès le prochain congrès de l’instance.