Métropolisation des villes africaines : Les recettes de Dominique Strauss-Khan
L’ancien directeur général du Fonds Monétaire international (Fmi) a donné ses recettes pour une meilleure métropolisation des villes africaines, ce mercredi au cours d’un séminaire sur la formulation de la politique nationale de la ville en Côte d’Ivoire. Dominique Strauss-Khan ayant fait le constat qu’aucune des grandes villes africaines, du Caire à Lagos en passant par Abidjan, Dakar ne rentre dans le réseau mondial des métropoles. « Si l’Afrique connait une urbanisation accélérée, ses cinq plus grandes villes ne font pas partie du réseau mondial de la métropole. L’industrialisation a créé cette urbanisation mais les villes africaines sont assez largement exclues de ce réseau de la métropolisation. Aucune de ces villes ne peut prétendre à la grande métropole malgré ses grands ports », explique l’ancien Dg du Fmi. Les raisons avancées par l’économiste tiennent notamment du fait que le développement est trop centré sur les cultures d’exportation, la structure physique et la forme spatiale de ces villes souvent surpeuplées mais rudimentaires avec de gros bidonvilles, la fragmentation des populations dispersées dans de petits quartiers et le coût élevé de la vie dans les villes africaines avec une faible attractivité. Trois pistes de solution ont été proposées par l’ancien ministre français pour intégrer le réseau de la métropole mondiale. Cela passe d’abord par la réforme des marchés fonciers qui restent encore trop informels avec des conditions précaires d’acquisition de parcelle. Il propose également d’investir dans les infrastructures urbaines en tirant partie de la valeur des actifs fonciers mais aussi en acceptant d’investir à fonds perdus. Il s’agit de travailler sur l’environnement qui peut constituer des atouts positifs pour métropoliser les villes africaines. Enfin, Dominique Strauss-Khan propose que le développement se fasse non pas seulement au niveau de la métropole mais en connectivité avec les pays de l’hinterland, ceux n’ayant pas accès à la mer. « Négliger l’hinterland serait une grave erreur », fait-il remarquer.
- K.