Littérature/ Afrique-Antilles : Un ouvrage pour renforcer le pont culturel
Bientôt, le public découvrira « De la Baie du Robert à la Lagune Ebrié : Mon combat pour le pont culturel », la nouvelle œuvre littéraire de Georges Ravoteur, initiateur et promoteur du carnaval ivoiro-antillais. Ce descendant d’esclave y retrace son parcours, depuis une enfance marquée par la ségrégation raciale jusqu’à son engagement pour rapprocher les peuples d’Afrique et des Antilles.
Né en Martinique, Georges Ravoteur grandit dans un contexte où la séparation des races dans les établissements scolaires était encore une réalité. Cette expérience douloureuse forge en lui une révolte intérieure et un désir profond de renouer avec ses racines africaines. Après une longue carrière en France au sein de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (Ap-Hp), il choisit, à sa retraite, de poser ses valises en Côte d’Ivoire, terre de ses ancêtres, peu après le décès de sa mère. Ce retour, bien plus qu’un choix personnel, devient pour lui une mission : offrir à ses compatriotes antillais, l’opportunité de redécouvrir leurs origines.
C’est ainsi qu’il lance le carnaval ivoiro-antillais, une manifestation culturelle qui, édition après édition, réunit Guyanais, Guadeloupéens, Martiniquais et Ivoiriens. Pour les uns, c’est l’occasion d’un voyage initiatique vers la terre-mère ; pour les autres, un moment symbolique de mémoire, sur les traces du continent d’où leurs ancêtres furent arrachés lors de la traite négrière. Entre récits d’une enfance marquée par les inégalités, souvenirs d’un départ vers la métropole rendu possible grâce aux sacrifices de sa mère, et témoignages d’initiatives culturelles reliant les deux rives de l’Atlantique, Georges Ravoteur célèbre la fierté noire et l’importance de se réapproprier son héritage.
Depuis Bingerville, il poursuit discrètement mais avec conviction ce combat pour la préservation et la valorisation de la culture africaine, en particulier ivoirienne. Son livre, qui paraîtra début octobre aux éditions Massaya, se présente comme un vibrant plaidoyer pour l’unité, le dialogue et la mémoire partagée entre l’Afrique et les Antilles, deux continents, deux peuples, une même histoire.
Louis. K