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Les victimes des déguerpissements à Yopougon dans le sous-quartier de Gesco, ne se comptent plus. Le cynisme est simplement à son comble. Une victime qui n’a pu rien sauver, appelle à l’aide.

« Il est 5h 20 quand mon téléphone sonne. Qui ça peut-être à cette heure ? J'étais réveillé mais toujours dans mes réflexions matinales. Je vois le numéro d'une camarade de longue date. On ne se voit plus mais il nous arrive d'échanger par WhatsApp quand les statuts nous touchent ou nous font rigoler. On se fait des échanges vite fait pour prendre de nos nouvelles. C'est vraiment étonnant qu'elle m'appelle à une heure pareille ! Je prends l'appel allo!

‘’Bonjour Fred, désolé si je te dérange mais depuis 4h30 de ce matin. Les bulldozers sont venus casser notre maison ici à Gesco. On a été juste réveillés pour quitter les lieux et le monstre est rentré dans ce que je pouvais appeler autrefois chez moi. Je n'ai même pas eu le temps de sauver ma carte d'identité, mes diplômes et les cahiers de mon petit frère qui est en classe de terminale. La petite fille de sa grande sœur décédée pleurait fort au point que j'avais du mal à entendre ce qu'elle disait’’.

Tu peux calmer la petite et après me parler tranquillement ? Elle a appelé son petit frère pour la prendre.

‘’Fred, il ne me reste que 5000f sur moi et ma mère est malade depuis maintenant 7 mois. Elle n'arrive plus à vendre. S’il te plaît, tu peux me prêter 30 000 Francs, je vais aller déposer ma mère, ma petite sœur, ma nièce à Grand-Lahou ensuite revenir pour trouver une solution pour moi et mon petit frère qui passe le BAC cette année ?’’

Tel était mon réveil ce matin. Des populations qui sont déguerpies nuitamment dans l'indifférence totale de nos autorités élues de la nation.... ».