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« Pagne tissé, ma richesse », c’est le thème de la conférence publique qui a été animée, hier au centre culturel Womiegnon de Korhogo par Silué Gnenebelougo, Enseignant-chercheur à l’Université Pelerofo Gon Coulibaly. Et ce, dans le cadre de la 24ème édition du  Festival national vacances-culture (Fnvc) qui bat son plein à Korhogo depuis le mercredi 4 septembre 2018. Durant une heure et demi, le spécialiste en art dramatique a entretenu l’auditoire sur la valorisation et la rentabilité du pagne tissé ivoirien. A l’en croire, le pagne tissé ou pagne du terroir est capable de sortir une bonne frange de la population de la pauvrété à travers un taux de jeunes qui s’intéressent au secteur. « Certes il existe la volonté politique de valoriser et de rentabiliser le pagne traditionnel ivoirien mais un suivi dans la durée s’impose. C’est pourquoi, il faut une cartographie et l’identification des artisans sur la chaîne de production afin de dépasser le système de groupement à vocation coopérative. Il faut également labéliser les motifs traditionnels ivoiriens qui sont prisés », a-t-il expliqué. L’expert a également invité la jeunesse en quête d’emplois  à monter des projets pour inventer de nouveaux motifs à condition que sa vente soit planifiée en tenant compte des défis actuels. « Il faut identifier les sites de vente, créer des blogs pour promouvoir et valoriser les  produits des tisserands. L’Etat de Côte d’Ivoire doit initier une politique générale d’introduction du pagne traditionnel dans les habitudes vestimentaires au niveau administratif. Le citoyen ivoirien qui vient au travail dans une tenue traditionnelle ne doit plus être vu autrement. Il faut répliquer le modèle de Gonfreville en permettant aux paysans, non seulement de tisser mais également d’apporter des marchés plus importants », a-t-il proposé. Aussi, le conférencier a-t-il invité les Ivoiriens à ne plus compter sur les touristes européens, américains ou asiatiques mais de consommer les pagnes tissés . « Avant, le pagne tissé était considéré comme une affaire de tourisme mais avec la crise que nous avons traversées depuis 1990, les touristes ne viennent plus et ne fréquentent plus les sites de tissage. Au niveau des autorités locales, un état des lieux conséquent doit être fait par les experts du domaine afin de mettre en place une vraie politique de revalorisation. Qui va mettre le citoyen au centre de la consommation du produit et non de compter exclusivement sur l’extérieur. Au demeurant, on peut créer des festivals tournant dans les différentes régions où l’on tisse le pagne traditionnel. C’est ce qui peut valablement valoriser et rentabiliser le pagne tissé », a-t-il exhorté. Au terme de cette conférence enrichissante et instructive, il a demandé au ministère de la Culture et de la Francophone de se focaliser sur ses directeurs régionaux de la culture pour créer des possibilités, de chercher des marchés, d’organiser les artisans en arrière plan, de contrôler et  de faire un suivi. Il faut noter qu’après la conférence, Dembélé Fausseni, directeur de cabinet du ministère de la Culture et de la Francophonie a eu une rencontre de vérité avec les directeurs régionaux et départementaux sur les questions relatives à la promotion et valorisation des arts et de la culture.

Rodrigue K