Côte d’Ivoire / Crises aux affaires maritimes et portuaires : Des agents dénoncent un complot contre le Dg Tano Bertin
Depuis quelques semaines, une crise secoue la Direction générale des Affaires maritimes et portuaires (Dgamp). Deux syndicats à savoir le Synaap-Ci et la Flam, accusent le Directeur général des Affaires maritimes et portuaires, colonel Tano Bertin de ruser avec les agents concernant l’achat d’un terrain de 5 ha à Anguededou, dénoncent la restriction des fonds de prévoyance alloués au secteur de la santé ainsi que le manque criant d’engins nautique. Ces faits qui sont à l’origine d’une grève engagée depuis quelques jours par les agents de la Direction générale des Affaires maritimes et portuaires et qui a paralysé toute cette institution, semblent selon certains agents infondés. Selon eux, Tano Bertin, a engagé les transactions d’achat d’un terrain avec un propriétaire terrien à Anguededou pour un coût total de 85 millions. Un acte notarié découlant de cette transaction a même été remis aux différents syndicats. Cependant, un litige va éclater sur ledit terrain, le ministre des Eaux et Forêts le déclarant sur une parcelle de forêt dite "classée". Le propriétaire terrien a beau démontrer la déclassification du terrain depuis des lustres avec un acte notarié, rien n’y fit et l’affaire sera portée devant les tribunaux. D’ailleurs sur cette affaire, affirment les agents rencontrés, le ministre des Transports, monsieur Amadou Koné, avait rencontré les syndicats et la direction générale le 02 avril 2018 pour aplanir le différend. Le ministre s’était personnellement engagé à traiter ce dossier avec son homologue des Eaux et Forêts tant que l’affaire sera toujours pendante devant les juridictions. D’où l’étonnement de nombreux agents et même du cabinet de ce que ce dossier soit à l’ordre des revendications de la présente grève. S’agissant des fonds de prévoyance alloués à la santé et selon leurs explications, l’administration maritime s’est dotée de plusieurs centres de santé avec le recrutement de 11 médecins. Pour la procédure de prise en charge médicale, il était stipulé que les agents devraient se rendre dans les centres de santé en cas de maladie. C’est seulement dans les cas d’urgence que les agents sont pris en compte dans les cliniques subventionnées par la Dgamp. Une restriction que les agents ont souhaité voir abolie. Accédant à leur requête malgré les insuffisances du fonds, le Dg Tano Bertin, par arrêté N°342/DGAMP/FPAMP/AG a fait sauter ce verrou, permettant à tout agents d’avoir accès à des soins en tout lieu et à tout moment. D’où l’incompréhension de nombreux agents que ce point fasse encore l’objet d’une grève. Enfin, les agents rencontrés se disent déçus de leurs collègues grévistes. Ce d’autant plus que l’acquisition des navires ne devrait plus être l’objet d’un quelconque débat. En effet, c’est courant décembre 2013 que la Dgamp sous les bons offices de son Dg a requis deux navires passés par marché public en vue de la sécurisation du grand Abidjan. N’ayant pas de quai fiable et l’expertise adéquate pour leur mise en forme, les deux navires "Solution" et "Renaissance" furent confiés à la société Cic-Jmn Marine rompue en matière de maintenance et d’entretien ayant déjà en charge les navires de la police, de la gendarmerie et des douanes de l’État de Côte d’Ivoire. Cette société a aussi l’expertise requise pour faire tourner le moteur et faire la mise en eau des navires. Mais soucieux et inquiets de ce que les navires ne seraient pas la propriété de la Dgamp puisque stationnés au quai de Cic-Jmn Marine, les agents contestataires exigent de la Direction générale que les navires soient mis à leur disposition au Fascinage sis au Canal. En février 2017, les navires "Solution" et "Renaissance" sont effectivement sortis pour être stationnés au Fascinage. C’est plus tard, vu les mauvaises conditions de maintenance et d’entretien desdits navires que le ministre prendra une note afin qu’ils reviennent à Cic-Jmn Marine. Les agents ont aussi soulevé le problème du pilotage des navires. Cependant, la formation des 6 agents qui a coûté 17 millions et non 100 millions de francs Cfa comme répandus par les grévistes, n’étant pas encore achevée, il leur est difficile d’obtenir des certificats pour le pilotage des navires. Mais vu l’exigence des agents, le Dg a dû par arrêté N°103/MT/DGAMP/22 mai 2018 portant sur l’utilisation des navires "Solution", "Renaissance" et "Gonkanou" (le 3e navire), mettre fin à leurs inquiétudes. C’est pourquoi, l’on s’étonne que le problème des navires soit encore un motif de grève.
De tout ce qui précède, soutiennent des agents, les 03 points liés à cette grève ne sont plus à l’ordre du jour. C’est, affirment-ils, une machination bien orchestrée par des personnes tapies dans l’ombre, en vue de limoger le Dg. La preuve, la grève s’est durcie avec son prolongement cette semaine, les bureaux fermés et les véhicules réquisitionnés. Les agents des 9 autres syndicats qui voulaient travailler ont été molestés.
A.C.