Côte d’Ivoire / Crise foncière à Tiébissou: La mairie et trois villages de la commune à couteaux tirés
Une rencontre de mise au point dirigée par Yao Koffi Bertin, 2ème adjoint au maire et maire résident, suite aux manifestations d’humeur des habitants de Yaakro, Koubi et Djokokro, villages de la commune de Tiébissou, s’est tenue à la salle polyvalente de ladite mairie. Ce lundi, le maire résident, en l’absence du premier magistrat, N’dri Germain, est monté au créneau pour condamner le comportement des manifestants, qui ont pris d’assaut les locaux de la mairie, le vendredi dernier pour réclamer bruyamment des purges foncières, selon eux, promises par l’administration municipale. Yao Koffi Bertin a qualifié ‘‘d’illégaux ces agissements propres à troubler l’ordre public’’. Reconnaissant toutefois, qu’un accord de purge foncière existe entre la mairie et les propriétaires terriens, non sans préciser qu’il y a un cadre formel de règlement de ces questions, mis sur pied par le maire N’dri Koffi Germain dès son arrivée aux affaires. « La commission chargée des purges foncières », l’a-t-il nommée. Toujours selon le magistrat communal, « cette commission a déjà dégagé plus de 600 lots représentant plus de la moitié des 40% des terrains morcelés qui reviennent aux propriétaires terriens et que l’équipe technique n’a jamais abandonné le dossier ». Aussi, appelle-t-il les concernés à toujours privilégier la voix du dialogue dans la recherche de solutions. « Nos portes sont toujours ouvertes à toute sorte d’échanges touchant au bien-être des populations », a-t-il ajouté. Par ailleurs, il a invité les populations à participer au conseil municipal du 13 avril 2018, qui a inscrit à son ordre du jour, cette préoccupation. Nanan Kouakou Dibi, chef de village et chef terrien de Yaakro, joint au téléphone, a déclaré regretter profondément la tournure prise par les évènements. Il a cependant exhorté le maire et son conseil à accélérer le processus en cours pour sauvegarder la paix et la cohésion sociale. « Car à ce jour, aucun papier relatif aux 1.064 lots promis aux villageois n’est encore disponible », a-t-il déploré. La mairie de Tiébissou dans son plan d’urbanisation, a passé des accords avec des propriétaires terriens de villages communaux. Dans ces traités, la mairie a pris des arrêts de morcèlement du patrimoine foncier privé pour la cause communale. En retour, elle s’engage à réattribuer des terrains viabilisés, selon des quotas proportionnels à titre de dommages et intérêts aux concernés. « Nous nous sentons grugés et nous voulons le respect de nos droits », exige un des leaders de cette fronde sous le couvert de l’anonymat.
D.V.