Côte d’Ivoire / Cinéma : la 10ème édition de « Ciné Droit Libre » dévoile les limites de la justice en Afrique
Les festivités de la 10ème édition du festival de film Ciné Droit Libre ont démarré, ce mercredi 14 novembre à l’Institut Goethe, en présence de la Secrétaire d’Etat auprès du garde des sceaux, ministre de la Justice, chargée des Droits de l’homme, Aimée Zebeyoux, marraine. Le journaliste et critique de cinéma Sangaré Yacouba, coordonnateur de ce festival et ses partenaires, engagés dans la protection des droits humains, entre des discours et une projection suivie de débat de‘’Kinshasa Makambo’’, un film du réalisateur congolais Dieudonné Hamadi -qui parle d’alternance politique et de la tenue d'élections libres dans son pays- ont ouvert le débat sur la problématique des limites de la justice en Afrique. « Cette année, nous avons décidé de placer l’événement sous le thème ‘‘Justice, levez-vous ! L’idée est partie d’une interrogation aussi simple que pertinente. Y-a-t-il vraiment une justice en Afrique ? Sur le continent, la question mérite en effet une profonde réflexion. Dans beaucoup de pays africains, l’accès des citoyens à la justice, bien qu’inscrit à l’objectif n°16 des Objectifs du développement durable (Odd) des Nations Unies qui appelle toutes les communautés à «permettre à tous d’accéder à la justice», demeure encore, après plus de cinq décennies d’indépendance, problématique », a-t-il déclaré, non sans expliquer à l’assistance, l’origine de ce festival. A l’en croire, ‘‘Ciné Droit Libre’’ initié au Burkina Faso par l’association Semfilms, est un festival alternatif consacré aux films sur les droits humains et la liberté d’expression en Afrique. Il se veut une tribune d’expression pour les cinéastes et journalistes du monde entier dont les œuvres (des films portant sur les droits humains et la liberté de la presse) sont censurées ou ont eu des difficultés de diffusion à cause de leur contenu dérangeant. Et chaque année, depuis 2008, ce festival est organisé à Abidjan, par l’association Ciné Connexion et ses partenaires, dont le plus historique est le Goethe-Institut. Pour la marraine Aimée Zebeyoux, ancienne présidente de l’Association des femmes juristes de Côte d’Ivoire, le débat que suscite la 10ème édition de Ciné Droit Libre à travers son thème arrive à point nommé. « Je suis bien placé pour qu’on puisse se lever pour une meilleure justice (…) Monsieur le coordonnateur, ce jour ajoute un maillon de plus à vos riches réalisations. Il traduit à travers cette 10ème édition de Ciné Droit Libre votre foi, votre vision, votre engagement pour le cinéma, mais surtout pour les droits humains », a-t-elle témoigné. Et de poursuivre : « Ciné Droit Libre dans le contexte actuel de notre pays doit servir d’outil de sensibilisation de tous à œuvrer pour une prise de conscience. Car le respect des droits humains peut garantir la sécurité dans notre société ». L’édition 2018 de Ciné Droit Libre, qui éteint ses projecteurs le samedi 17 novembre prochains, sera meublée par des projections de films suivies de débats, des formations, des débats et des master-class, etc. Des invités et non des moindres ont honorent cette 10ème édition de leur présence. Notamment, Samira Daoud, Directrice-régionale adjointe d’Amnesty international pour l’Afrique de l’ouest et du centre, Henri N’koumo, Directeur du livre au ministère de la Culture et de la Francophonie, Andrea Ori, représentant régional du Haut-commissariat aux droits de l’homme (Hcdh), Amadou Tall, président du Comité des travailleurs migrants, Lombar Barry, administrateur de Semfilms et bien d’autres.
Abou Adams