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Depuis le mois de novembre 2020, le cacao ne s’achète plus dans la région de la Nawa. A Soubré, l’épicentre de la boucle de l’or brun, la crise frappe durement les producteurs. Et pourtant, les magasins de fortune sont pleins à craquer, et les acheteurs de plus en plus rares. L’argent aussi.

Confrontés à cette grave crise de mévente, les producteurs ne baissent cependant pas les bras. L’espoir se lit sur le visage de Soumahoro Bakari, un gros producteur de cacao de Konédougou (16 km de Soubré), rencontré à l’usine Donwahi, située à l’entrée de la ville de Soubré. Visiblement heureux des revenus additionnels que lui offre la vente des coques, il n’a pas caché sa joie.

« La vente des cabosses à l’usine permet à beaucoup de planteurs de s’en sortir. Sans cette usine, la galère allait nous tuer ici », confie-t-il. Quelques minutes plus tard, Kouadio K. un planteur de la commune de Yabayo (15 km de Soubré), vient de livrer ses coques à l’usine. Il livre à peu près 500 sacs la semaine à l’usine. Ce qui lui permet de joindre les deux bouts en ces temps de vache maigre. C’est le cas de nombreux planteurs rencontrés dans la localité de Soubré, qui saluent l’avènement de cette usine.

Dimitri Ahouré, chef d’usine Donwahi, explique qu’en termes d’emplois directs, l’usine emploie 12 personnes et une centaine d’emplois indirects comme fournisseurs de coques vides. A l’en croire, il s’agit d’une initiative pilote qui s’avère concluante.

« Nous produisons un combustible apprécié des populations, nous augmentons les revenus des paysans, nous employons des jeunes. Mais notre initiative, nous la voulons d’envergure nationale avec le soutien de notre président Alain Richard Donwahi qui soutient pleinement ce projet et qui nous a mis à disposition toutes les infrastructures nécessaires pour les tests », explique-t-il. Ajoutant que la capacité maximale de production est de 2000 tonnes par an, là où la Côte d’Ivoire produit 8 millions de tonnes de déchets. Dimitri Ahouré a bon espoir que cette initiative deviendra nationale afin que l’usine produise suffisamment de charbon pour la consommation locale.

« Cette action préservera la forêt et garantira des emplois durables à la jeunesse Ivoirienne », a-t-il confié. Lancé en septembre 2020, le projet est inscrit dans le vaste programme de l’Agence régionale de développement de la Nawa, basée sur un programme d’installation de petites industries.

Après le projet de la chocolaterie de la Nawa qui a été fortement encouragé, un complexe biologique dénommé Nawa bio energy fait ses preuves sur le terrain. Cette entreprise a pour but de produire du gaz méthane, de l’engrais liquide, du compost, du bio charbon et du savon noir bio à partir des déchets agricoles et ménagers.

L’objectif du projet Nawa bio energy dans un premier temps et de fabriquer du charbon à base de déchets du cacao afin d’éviter qu’on coupe les arbres pour la production du charbon et il se trouve qu’aujourd’hui, la commercialisation des cabosses du cacao est un revenu supplémentaire pour les cultivateurs de cacao.

 

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