Côte d’Ivoire / Après avoir renié une fille, l’enseignant revient réclamer la paternité parce qu’elle est devenue intelligente
L’affaire se passe dans un hameau du département d’Alépé. Pacôme Aka, un enseignant, la cinquantaine révolue qui tend vers la retraite, se trouve dans le désarroi total. Pas pour une question économique ou funéraire.
Mais, jadis, il avait refusé la paternité de Mélissa Aho. Aujourd’hui, la jeune fille a 16 ans et est très brillante à l’école, major de sa promotion avec 17 de moyenne en classe de première C. Renommée pour son quotient intellectuel exceptionnel, son père biologique la réclame, aujourd’hui. Chose qu’elle récuse et crie au scandale.
D’après les faits, le sieur Aka, exerçant dans le village en tant qu’enseignant, a fait la cour à dame Yolande Kissiédou. Une fois leur relation scellée, les deux tourtereaux vont s’amouracher à longueur de journées et même les nuits. De cet amour, sortira la petite Mélissa.
Mais le retournement de veste de l’enseignant est sans équivoque. Il va surprendre plus d’un en refusant la paternité de son enfant. Car selon lui, il s’agit d’un amour éphémère qui n’avait rien de sérieux.
Sa ‘’chérie’’ déboussolée, en sanglots et à chaudes larmes, le convoque chez le chef et la notabilité du village. A maintes reprises, sous l’arbre à palabres, il refusa d’assumer sa responsabilité de père. Parce qu’il lui serait déconseillé par sa famille, d’accepter dame Kissiédou qui serait ‘’une bonne à rien’’.
Cette dernière tombe en syncope et se retrouve au dispensaire du village. A son réveil, elle décide de faire table rase sur l’affaire. Et élève sa fille avec son nouveau mari qui donnera son nom à l’enfant. Ce philanthrope de Yolande Kissiédou scolarise la petite qui va briller dans la quasi-totalité des matières en classe. Sa renommée fait mouche dans la contrée et sa famille biologique revient à la charge.
« C’est la fille de notre chef de famille. Il rencontrait des difficultés, c’est pourquoi vous lui avez arraché sa propre fille. Rendez-nous notre enfant maintenant », réclame la sœur ainée de l’enseignant qui soutient qu’on lui a volé son sperme.
L’affaire a été portée devant le tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau. Après un débat nourri à la barre, le père adoptif Mélissa et sa mère remportent le procès. Le tribunal a estimé que l’élève brillante porte déjà, le nom de son père adoptif. Et donc le débat est clos. Furieux, l’enseignant et sa famille ont décidé d’interjeter appel.
A.C.