Côte d’Ivoire / Economie sociale et solidaire : Un instrument de lutte contre la pauvreté
L’Organisation de la presse diplomatique et politique de Côte d’Ivoire (OP-DP-CI) et son partenaire Africa perspective institute (API) ont convié les journalistes à un atelier sur l’Economie sociale et solidaire (ESS). Une thématique pas tout à fait connue des acteurs des médias, ce qui justifie d’ailleurs la tenue de cette session, ce jeudi 21 août 2025 à la Maison de la presse (MPA) au Plateau.
Il ressort de cette session de formation que l’ESS apparait comme un instrument de lutte contre la pauvreté.
« La mission première de l’ESS est de lutter contre la pauvreté. Comment permettre aux gens de subvenir à leurs besoins, mettre leurs enfants à l’école, se loger décemment. C’est un modèle économique qui peut répondre à tous les besoins, qu’ils soient environnementaux, sanitaires etc. », a fait savoir Aboubakari Sylla, expert international en la matière.
Abordant « l’historique, principes et valeurs de l’ESS », Dr Sanogo Ali Balet, enseignant chercheur à l’Institut national de la jeunesse et des sports (INJS), a indiqué que « l’ESS fait partie de notre histoire, notre quotidien mais seulement n’était pas formelle. La loi (actuellement sur la table des parlementaires) vient pour mieux la structurer ».
Définie comme une activité créatrice de richesses en vue de satisfaire des besoins par des associations, des coopératives, des mutuelles, des caisses d’épargne, et animée par l’esprit de solidarité, l’ESS est basée sur cinq principes. D’abord, l’ESS place l’humain au centre de l’activité sociale et solidaire. « La primauté n’est pas la recherche du profit mais la satisfaction des besoins de l’humain », explique Dr Sanogo. Ensuite, l’ESS est régie par une gouvernance démocratique. Cela veut dire que les décisions sont prises de manière participative, une personne, une voix. « On prend en compte toutes les parties prenantes. Quand on élabore un projet, il faut associer ceux à qui ce projet est destiné », fait-il savoir. En troisième lieu, l’expert informe que le principe de la lucrativité est limité car la priorité est la pérennisation de l’activité économique. Cela veut dire qu’on réinvestit la plus grande partie des bénéfices pour avoir une entreprise viable et pérenne. En outre, dans l’ESS, l’esprit de partenariat est mis en avant. Plusieurs entreprises se mettent ensemble au plan local pour réutiliser ce qu’on produit. « Cela va créer une économie circulaire », confie Dr Sanogo. Le dernier principe est relatif à la libre adhésion et à l’esprit d’ouverture. « On est libre d’adhérer à une économie sociale et solidaire. C’est volontaire, sans exclusion et on en sort quand on veut », assure l’expert.
Les structures de l’ESS sont les coopératives, les associations, les Ong à but non lucratif, les fondations, les mutuelles, les entreprises solidaires, les entreprises adaptées et même les entreprises de micro-finance.
Au total, l’humain est au cœur de toutes ces activités de sorte à satisfaire leurs besoins. L’humain est lui-même acteur de son développement. La thématique étant encore méconnue du grand public, Arnaud Kouadio, secrétaire général du Réseau ivoirien de l’ESS (RIESS) et les autres experts ont sonné la mobilisation des acteurs des médias pour appuyer les plaidoyers sur l’Economie sociale et solidaire. Quant au président de l’OP-DP-CI, Marc Dossa, il a annoncé plusieurs autres actions en vue de renforcer les capacités des journalistes.
A.K.