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L'État ivoirien reste dans la ferveur de la Noël. Au lendemain de cette fête, il a voulu offrir aux populations vivant sur son territoire, leur cadeau de nouvel an.

Ainsi, à compter du 1er janvier 2024 et deux semaines avant le début de la CAN 2023, la nouvelle est tombée, comme un couperet: le prix de l'électricité augmente de 10% pour tous les abonnés.

Il y a six mois, soit à partir du 1er juillet 2023, les Ivoiriens ont vu rouge. À partir de cette date, les tarifs de l'électricité ont été ajustés de 10 à 15% pour les consommateurs, qui ont une puissance de plus de 15 ampères. Sur 3.752.000 abonnés à fin mai 2023, 3.340.000 abonnés, soit 89% n'étaient pas directement concernés par cette mesure.

Mais, c'était la face visible de l'iceberg. Abonnés ou pas, tous les habitants du pays vont trinquer. Car, ce sont les industriels qui étaient visés par cet ajustement. Et cela va occasionner immédiatement un effet d'entraînement avec l'augmentation à la chaîne des prix des produits manufacturés.

Cela n'a pas paru suffisant. Et tout le monde est maintenant sous le coup de la hausse de l'électricité. Et c'est la double peine. Qui s'ajoute à la cherté générale avec notamment le prix du carburant à la pompe qui établit, en Côte d'Ivoire, un record.

En effet, l'accord de 40 mois d'environ 3,5 milliards de dollars conclu entre la Côte d'Ivoire et le FMI est une pilule très amère. Pour la "viabilité des finances publiques et de la dette", l'État est condamné à prendre des mesures impopulaires.

Car, si les signaux ne sont pas au rouge, comme en 1989-1990 où le pays était en cessation de paiement, en 2023, les voyants ont viré à l'orange. La Côte d'Ivoire reste victime, comme en 1990, de la détérioration des termes de l'échange. De plus, elle a subi un triple choc: pandémie du Covid-19, resserrement monétaire mondial et impact négatif de la guerre de la Russie en Ukraine.

Quand on sait que l'État, qui tolère les "grilleurs d'arachide", se garde de revoir à la baisse son train de vie et de réduire son embonpoint avec de nouveaux postes budgétivoires (haut représentant du président de la République, ministres-gouverneurs), menant, de ce fait, une vie de cigale, la sanction ne peut être qu'implacable: la mise sous ajustement structurel, qui ne dit pas son nom, par le FMI.

Une contribution de F. M. Bally