Cocody Riviera/ Pollution environnementale : Une usine de briques assiégée par les riverains
Plusieurs riverains du quartier Cocody Riviera Rosier ont assiégé, le samedi 16 mai 2020, lors d’un sit-in de protestation, Limovi, une usine à proximité de leurs domiciles.
La tension est montée d’un cran entre ces riverains et les employés de cette usine de fabrication de briques jouxtant leurs résidences.
« Nos vies et santés avant tout. Stop à la pollution environnementale des riverains ». Tels sont quelques écriteaux lus sur les pancartes des manifestants rangés en ordre de bataille sur le site litigieux.
La vive tension qui régnait en ce lieu considéré comme un bassin d’orage selon le porte-parole du sit-in, Arnaud Kouassi, a suscité une prompte intervention des éléments de la police du commissariat de 35e arrondissement dépêchés sur les lieux.
A en croire le porte-parole du sit-in, Arnaud Kouassi, la colère des riverains remonte depuis belle lurette.
« Nous disons non à l’usine clandestine. Notre santé ne compte pas pour eux. Ils n’ont aucun papier. Ils nous tuent à petit feu. Nous disons non. Nous sommes dans un quartier résidentiel. Nous disons non au non-respect des lois de ce pays. Nous disons non aux maladies respiratoires liées à la proximité de cette usine. Les bruits font que nos enfants ne peuvent pas étudier », s’est-il insurgé dans une ambiance délétère sur le site.
Pour les manifestants, le pire est à craindre en cette saison pluvieuse qui s’annonce. « Bientôt, il y aura des pluies. Le bassin sera inondé. Le quartier a été inondé en 2018. Le bassin a été remblayé pour créer cette usine qui nous pose un problème de canalisations bouchées », explique-t-il, non sans rappeler des dégâts dans les domiciles en 2018.
« L’eau sortait de nos douches. C’est avec un bateau que les pompiers évacuaient les sinistres liés à ce drame causé par le bassin. Pourtant, il fallait une étude d’impact environnemental avant de construire cette usine », explique-t-il.
Pour les riverains en colère, une démarche auprès de l’Office national de l’eau potable (Onep-ci) qui a fourni un rapport favorable à leur requête n’est jusque-là appliquée pour la fermeture de l’usine.
« Il y a eu un rapport de l’Onep-ci qui dit que l’usine est dans un bassin d’orage. Le rapport a été clair. Il stipule que l’usine devrait fermer ses portes. Nous ne comprenons pas pourquoi cette décision n’est pas appliquée. Il ne faudrait pas attendre qu’il y ait des morts avant de réagir », s’indigne le porte-parole du sit-in opposé aux travailleurs de l’usine qui n’entendaient pas plier l’échine.
Pour ces employés de l’usine, il n’est pas question de fermer cette industrie qui leur offre leur pitance quotidienne. Malick, l’un des responsables techniques explique quant à lui que l’entreprise est dans la légalité.
Idem pour le Dg de Limovi, Gnangadou Androu, invité séance tenante à un compromis avec les plaignants au 35e arrondissement de police.
« Je suis confronté à un problème avec les riverains qui date depuis plus de 15 ans. J’ai tous les documents. De l’Acd, au certificat de propriété. C’est une question de jalousie. Les syndics du quartier veulent m’arracher le terrain. Ce qui n’est pas possible. Nous sommes dans un pays de droit. Seul l’Etat peut me demander de quitter les lieux. Je ne suis pas dans le faux », rétorque-t-il en présentant ses documents.
A. D.