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Placée sous le thème « Au nom de la paix », la 17ème édition du Festival Ciné Droit Libre s’est tenue du 10 au 13 septembre dans les communes de Cocody et Abobo. Fidèle à sa mission d’allier culture et plaidoyer citoyen, le festival a offert aux cinéphiles, étudiants, acteurs de la société civile et simples curieux, quatre jours d’activités rythmées par des projections de films, des débats, un master-class sur le Mobile journalisme et des concerts engagés.

Mais au-delà du divertissement, cette édition a voulu résonner comme un appel à la responsabilité collective à quelques semaines d’une échéance cruciale pour le pays : l’élection présidentielle du 25 octobre. « Comme en 2015 et en 2020, nous avons choisi cette année d’alerter les Ivoiriens sur la nécessité d’œuvrer pour la paix et la cohésion, à travers une série d’activités. Nous ne disons pas que les gens ne doivent pas exprimer leur opinion politique mais cela doit se faire dans un esprit fraternel afin de préserver la stabilité sociopolitique du pays », a déclaré le coordonnateur de Ciné Droit Libre, le journaliste et critique de cinéma, Sangaré Yacouba, à la soirée d’ouverture, le 10 septembre à l’Institut Goethe.

 

« Loin de moi la colère », un miroir tendu aux sociétés en quête de paix

Le clap d’ouverture du festival a été marqué par la projection du long métrage documentaire « Loin de moi la colère » de Joel Akaffou, en présence de plusieurs acteurs du monde culturel dont la directrice générale Martin Pockrandt. Ce film plein de témoignages émouvants, plonge dans l’intimité de personnes marquées par des blessures profondes, héritées d’histoires familiales, communautaires ou nationales. A travers les récits de protagonistes en quête de vérité et de réconciliation, l’œuvre met en lumière la difficulté mais aussi la nécessité de dépasser la rancune pour ouvrir la voie à la paix.

En invitant à réfléchir sur le poids du passé et la libération qu’apporte le pardon, le film dépasse la simple sphère individuelle : il nous interpelle collectivement sur la manière dont les rancunes politiques ou sociales, si elles ne sont pas dépassées, peuvent empoisonner l’avenir de toute une nation.

Le cinéma comme outil de sensibilisation

Depuis plusieurs années, Ciné Droit Libre s’impose comme une tribune pour les droits humains, la liberté d’expression et la citoyenneté active. Cette 17ème édition, bien que réduite en nombre de projections par rapport aux précédentes, a montré que le cinéma reste un outil pédagogique et mobilisateur. Les débats qui ont suivi, ont permis aux panélistes et aux spectateurs d’exprimer leurs préoccupations et leurs espoirs pour un scrutin pacifique, loin de la haine et de la violence verbale ou physique.

A travers les films projetés et les discussions engagées, le festival lance un appel clair aux Ivoiriens : la Côte d’Ivoire doit écrire une nouvelle page de son histoire électorale, marquée par la tolérance, la responsabilité et la paix. Le vote ne doit pas être une guerre de camps mais un exercice démocratique où le respect de l’autre prime sur la rancune.

Abou Adams