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L\'homme d\'affaires omano-ivoirien Charles-Kader Gooré maintient qu\'il est le mieux placé pour reprendre le RC Lens et s\'interroge sur l\'origine des attaques dont il fait l\'objet.

 

Pouvez-vous confirmer que vous avez déposé une offre de rachat du RC Lens à M. Mammadov et que cette dernière expire vendredi 29 avril ?      
Oui, nous avons fait une offre par l’entremise du cabinet de Me Olivier Pardo à M. Mammadov et au conciliateur (du tribunal de commerce de Paris). L’offre expire le 30 avril. Après cette date, je ne peux pas parler au nom du tribunal de commerce de Paris. Mais, selon la procédure normale, le conciliateur est en droit de choisir un repreneur.       

Souhaitez-vous investir à titre personnel ? Avez-vous des associés et quels sont-ils ?
Je vais être très franc avec vous. Je suis un investisseur qui gère un groupe industriel. Dans mes habitudes de business model, nous investissons directement et nous faisons appel ensuite à d’autres investisseurs. C’est la meilleure manière de montrer que vous croyez en un projet. Partout où j’ai investi, je l’ai fait à 100%. Puis, je me suis fait accompagner par d’autres partenaires. Le foot n’est pas un projet ordinaire. Il y a un risque d’échelle. J’ai pris le soin et le temps de discuter avec les uns et les autres. Je ne vais pas les dévoiler ici et maintenant. Mais j’ai l’assurance que ces partenaires vont me rejoindre plus tard quand j’aurai acquis le club.

 

Me Olivier Pardo a répondu à nos confrères de France 3 Nord-Pas-de-Calais de manière formelle qu’aucune offre ou mise de fonds n’avait été faite…
J’ai été surpris. Pour que Bercy (le Ministère des finances dont dépend Tracfin) puisse se prononcer sur un fonds, il faut qu’il existe une offre acceptée, préalable au dépôt d\'argent. Mais on n’a jamais déposé de fonds sur le compte CARPA (Caisse des règlements pécuniaires des avocats) de Me Pardo. Ce sont ses honoraires qui ont été réglés. Ce qui est normal. Comme ceux des experts qui ont été sollicités. Comment Tracfin (cellule de lutte contre le blanchiment d’argent) pourrait-il s’opposer à de l’argent qui n’a pas existé ?  

Quels sont vos rapports avec Gervais Martel ?        
Je l’ai rencontré chez ses avocats (le cabinet Clifford Chance) une ou deux fois. Je l’avais déjà rencontré à Lens où il m’a fait le plaisir de m’inviter à déjeuner. Et je l’ai rencontré la semaine dernière près de l’hôtel Georges-V.

Essaie-t-il d\'assurer la continuité du club artésien ? 
Oui. Pour moi c’est son souhait. Il veut trouver une solution. Il y a tellement de pressions que le pauvre n’est pas dans une situation facile.

Vous a-t-il expliqué disposer d’une offre d’un fonds anglais ?  
Il m’a dit qu’il revenait d’Angleterre. Il ne m’a pas signifié qu’il disposait d’une autre offre.        

Mais le club a officiellement communiqué sur l’existence de deux offres. En avez-vous connaissance ?   
Il y aurait, paraît-il, deux autres offres.    

Hafiz Mammadov va-t-il vous répondre ?
      
Je ne sais pas. Je ne le connais pas. Je ne suis pas là pour faire du commerce dans le foot mais pour construire un projet industriel. J’ai tout donné à mon conseil juridique et financier. Le seul qui me représente dans ce dossier, c’est Me Pardo.      

Votre proposition est-elle sérieuse ou bien est-ce un leurre ?
       
Premièrement, j’ai pris un cabinet d’expertise comptable, Wingate, qui préside aujourd’hui l’organisation des experts comptable d’Île de France pour mener à bien le projet financier. Deuxièmement, l’interlocuteur est Me Pardo qui n’est pas un cabinet caché dans un petit coin de la France. Nous avons fait une offre en bonne et due forme. Si le cabinet ne croit pas en mon projet, il ne va pas me suivre. Si je veux m’amuser, je ne viens pas le faire en France. J’ai un passé et un actif vérifiables. Je ne viens pas faire du buzz. C’est un milieu difficile et dangereux. Je ne peux pas prendre le risque de me mettre dans une affaire dont je ne connais pas l’issue. Je suis sûr de mes objectifs. Je suis en train de construire un vrai projet sportif.

 

Qui vous a contacté ? 
Je me suis intéressé à ce club quand j’ai été contacté par Gervais Martel. Il faut que l’on donne le signal que les Africains peuvent investir en Europe et pas toujours l’inverse. Je suis convaincu de pouvoir apporter un plus, entouré de vrais professionnels. Cela me fait mal au cœur de voir Lens agonisant. Vous allez voir, si tout est validé et l’offre acceptée, que nous sommes là pour bâtir un vrai projet sportif sur trois ans.    

Peut-être n’êtes-vous finalement pas le bienvenu en France…    
C’est dommage. Les Qatariens sont acceptés (au PSG). Avec l’histoire qui me lie à la France, je voudrais pouvoir y investir aussi. Je pense que nous avons la meilleure offre et le meilleur projet. On sait bien qu’il s’agit d’une campagne de dénigrement. Mais ce n’est pas bien grave. Quand nous aurons mis en route notre projet, on fera l’unanimité. Nous continuons à négocier. Nous pensons que Lens, qui a un public formidable, ne mérite pas d’être dans une souffrance qui dure depuis plusieurs années.

 

Source : FF