Côte d’Ivoire / Un terrain sur le VGE au cœur d'une arnaque
Un terrain situé sur le boulevard Valéry Giscar d’Estaing suscite beaucoup de bruits. Son propriétaire, Diabagaté Mory, se dit victime d'une arnaque. Les avocats du plaignant ne disent pas autre chose. En effet, lundi 19 novembre dernier, à son cabinet à Koumassi, face à la presse, M. Diabagaté relate l'histoire de ce qui s'apparente à de l'arnaque. 14 février 2016, il est approché par les nommés Jean Philippe Touré et Charles Fiberssima. Ceux-ci souhaitent signer un partenariat avec lui portant sur la mise en valeur de son terrain en bordure du boulevard Valérie Giscard d'Estaing (VGE) situé face au carrefour du camp commando de Koumassi. Les tractations pour la signature du partenariat vont prendre deux mois. Le 14 avril 2016, un pacte d’associés est signé dans lequel Mory Diabagaté détient 51%. Dans le principe, les associés devaient faire venir des partenaires français pour la mise en valeur du terrain dans les six prochains mois. Ce, à compter de la date de signature du pacte. D’avril à novembre 2016, point de partenaires français. M. Diabagaté accorde six mois supplémentaires à ses associés dans l'espoir de voir le projet prendre forme. Sentant qu'il y a anguille sous roche, il décide de dénoncer le pacte. Le notaire avec lequel il s'engage est du même avis. Finalement il décide de récupérer son terrain. Il le met en location en attendant d'entreprendre un autre projet. Les associés font même intervenir un ministre de la République. « Le ministre m'a appelé. J'étais surpris mais je n'ai rien dit », soutient M. Diabagaté. L'un de ses avocats indique que face à "une volonté perfide" des associés de s'accaparer le terrain, son client a décidé de porter l'affaire en justice. D'autant plus que les associés, sans en informer M. Diabagaté, expulsent le locataire du terrain. « Nous sommes en attente de la décision de la justice. Nous faisons confiance au parquet pour que le droit soit dit. Mais dans des couloirs, nous entendons beaucoup de chose. C'est pourquoi nous prenons l'opinion nationale et internationale à témoins. Ce terrain appartient à M. Diabagaté et toute tentative de confiscation ou de spoliation ne passera pas ! », ont martelé les avocats. Quant à Mory Diabagaté, il dit qu'il ira plus loin si les manœuvres ne cessent pas. « Je dévoilerai des noms. Je dirai tout. Le ministre qui m'a appelé, les commanditaires », a prévenu l'opérateur économique, pour qui dans un État de droit, les personnalités proches du pouvoir aident le président de la République "au lieu de l’affaiblir par des manœuvres injustes". « Nous demeurons confiants », ont conclu les avocats.
F.D.B.