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Le siège de la Brigade de lutte contre la fraude et la piraterie (Blfp), une unité spéciale de police créée par le gouvernement pour contrer le fléau de la contrefaçon des œuvres de l’esprit rattachée au ministère de la Culture et de la Francophonie, à Cocody les Deux-Plateaux 7e tranche a servi de cadre à la tenue de la conférence de presse animée samedi dernier par  le comédien et metteur en scène Gnepa Kouya dit Gbi de fer.  Qui est le président de la  Commission  chargée de la lutte contre le piratage des œuvres de l’esprit au  Bureau ivoirien du droit d’auteur ( Burida). Face à la presse, celui qui n’a pas sa langue dans sa poche a fait le bilan de 15 jours de répression des fossoyeurs des industries créatives, tout en lançant une campagne de sensibilisation. Il ressort du bilan de la Commission de Gbi de fer que  les efforts consentis ont permis, en seulement 15 jours d’opérations, la saisie d’environ 70 000 Cd, Dvd et autres supports assimilés, de 50 appareils, des ordinateurs notamment, servant au téléchargement illicite des œuvres littéraires ou artistiques et la mise à la disposition de la Justice de 40 présumés pirates . A en croire le conférencier, cette action répressive qui a bénéficié du concours des districts de police d’Abobo, Adjamé, Cocody, Marcory, Port-Bouët et Yopougon, ainsi que de la bienveillance de l’association des producteurs de musique de Côte d’Ivoire sous la houlette d’Henri Kattié, revêt, toutefois, un bémol, si l’on s’en tient au propos du mandant du Burida. En effet, affirmant que la mission principale du Bureau étant la perception et la répartition des droit d’auteur et voisins et non la lutte contre le piratage, dévolue à la Brigade susmentionnée, Gbi de fer dénonce le manque de moyens matériels et humains à elle dues. Aussi, confie-t-il qu’il urge pour l’Etat d’instaurer un mécanisme d’autofinancement des actions d’envergure de la Blfp. En l’occurrence la campagne répressive de 60 jours en cours et dont les résultats sont probants en seulement 15 jours. D’autant plus qu’un tel mécanisme permettrait au Burida d’opérer une économie d’échelle qui pourrait servir à d’autres actions à même d’améliorer le quotidien des créateurs. Car, fait-il savoir, « une opération de terrain de traque des pirates coûte très cher. A raison de 350 000 FCfa par jour et par commune ».

 

Le procureur Adou Richard saisi

 

En attendant l’injonction du procureur de la République, saisi, pour la destruction du matériel et des phonogrammes saisis et des suites judiciaires qu’encourent les différents pirates présumés, la Commission du Burida plaide pour une campagne de sursaut national dite « Appauvrir les pirates » ! Celle-ci devant consister à la destruction systématique et intégrale de tout l’arsenal de piratage saisi chez un éventuel faussaire, en plus des Cd, Dvd, livres et autres clés Usb. L’incidence recherchée étant de couper tout moyen pour un tel quidam de pouvoir faire du piratage des œuvres, une activité lucrative au cas où il se sortirait par extraordinaire d’une peine d’emprisonnement et/ou que ses complices, au cas où il y aurait une peine privative de liberté assortie d’une amende pécuniaire ou non, ne sauraient prospérer sur le dos des artistes. En tout état de cause, les artistes entendent mener une campagne tous azimuts de sensibilisation pour faire comprendre aux populations que les industries culturelles sont fort attractives et que l’Etat perdrait trop de devises à engranger au profit des pirates qui s’enrichissent sur le dos des artistes. Bien plus, avec l’essor en cours de l’industrie audiovisuelle dont les auteurs d’œuvres de l’esprit sont de grands contributeurs, à l’aune de la libéralisation de l’espace audiovisuel, les artistes affichent leur optimisme quant à un aggiornamento de l’arsenal juridique en matière de répression de la fraude et du piratage des œuvres, dans son propre intérêt et dans celui des auteurs et du public.

 

F. T.