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Tououi Bi Irié Ernest, spécialiste de la littérature et de la tradition orale africaine à l’Université Felix Houphouët-Boigny, a partagé un moment d’instruction avec les férus des arts, les sachants des danses patrimoniales, mercredi dernier à la Rotonde des arts contemporains, au Plateau. A cette occasion, il a relevé que le zaouli (masque) ou danse traditionnelle du peuple Gouro est une synthèse de deux masques, le « Boulou » et le « Djela ». Le Zaouli est également appelé « Djelalou Zaouli » qui signifie « Zaouli, fille de Djela ». Le masque se distingue par sa finesse et est couplé avec un serpent qui, selon la légende, figure la pérennisation de la beauté de Zaha, fille unique décédée subitement. En effet, cette conférence, a été un moment d'instruction sur le masque et sa prestation à travers des clés d'appréciation. «Le Zaouli, masque prodigieux par sa morphologie féérique et par sa prestation trouve sa matérialité dans la manifestation phénoménologique de mythes qui ont présidé à sa naissance et sa pérennité. Il est né d’un croisement de mythes et de faits sociaux », a-t-il indiqué. Pour lui, l’enjeu de cette prestation scénique, au-delà de l’expression de la perfection, vise à mettre en relief, la matérialité de toute une philosophie existentielle telle que conçue dans la pensée gouro. S’inscrivant dans le cadre des activités de l’Académie des sciences, des arts, des cultures d’Afrique et des diasporas africaines (Ascad), et précisément de sa Commission des affaires culturelles et sociale présidé par le Pr Yacouba Konaté, cette conférence a été suivie d’une prestation du Zaouli. Au cours de la conférence, Tououi Irié a partagé un précieux moment d’instruction à travers le Zaouli. Selon lui, la finesse des traits du masque, sa jovialité, la beauté de la danse et sa grâce ont été illustrées après la conférence par un spectacle de la troupe Zaouli du Manfla. Cette activité est une invitation à faire plus ample connaissance avec le Zaouli, un atout de la culture nationale ivoirienne, patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco, en 2017. Il faut noter que le Zaouli a rejoint le patrimoine immatériel de l’Unesco, le « Gbofè d’Afounkaha » qui regroupe des musiques de trompes traversières de la communauté Tagbana (2008) et le « Djéguélé », un balafon pentatonique Sénoufo (2012).

R. K.