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Le festival culturel et des arts  d’Abobo (Festica) aura lieu du 29 au 31 décembre 2018, dans l’arrière-cour de la mairie d’Abobo. Kunta Mader, l’initiateur de ce festival explique ce qui va réellement se passer à ces dates.

Quelles sont les innovations  de l’édition 2018 du Festica ?

Nous avons pu positionner le Festival culturel et des arts d’Abobo (Festica). En termes d’innovation, nous avons coopté des artistes qui viennent d’ailleurs et la crème des artistes en vogue (Tnt, Aboutou Roots, Hamed Farras, Ariel Sheney). Il y aura plus de 50 artistes qui se succèderont sur scène à l’arrière-cour de la mairie d’Abobo, pour le grand bonheur des Ivoiriens. Le festival s’ouvre désormais à l’international. Je l’avais annoncé l’année dernière mais c’est chose faite désormais. Un jeune loup du reggae que les Ivoiriens ont découvert grâce à Tiken Jah, Amsa Barry, une des voix émergeantes du Burkina-Faso,  le Gl Tchefary  seront de la partie. Aussi un groupe découvert au Marché des arts, du spectacle africain (Masa) qui vient de l’Allemagne sera-t-il là pour tenir en haleine le public d’Abobo.

Pourquoi organisez-vous un festival de cette envergure à Abobo où on parle aussi d’insécurité ?

Que ça soit à Abobo où partout, il n’y a pas de sécurité zéro. Depuis qu’on a commencé même en pleine crise, il n’y a jamais eu de palabres. Les gens ont trop de préjugés sur Abobo. Sinon la commune est la plus sécurisée de la Côte d’Ivoire. Je l’ai dit depuis 2011 mais personne n’y croyait. On ne baisse pas la garde. Chaque année, on redouble d’efforts pour la sécurité avant, pendant et après le festival. Abobo est comme une mère pour moi. Si personne ne l’aime, je l’aimerai toute ma vie. Je suis à Abobo depuis 1986. C’est vrai que les études m’ont permis d’aller ailleurs  mais je suis revenu. Même quand les gens veulent se moquer de moi, ils m’appellent l’animateur d’Abobo. Je l’assume et je suis fier d’être un fils d’Abobo. Je ne suis pas quelqu’un qui renie ses origines. J’aime Abobo car cette commune m’a tout donné. La sécurité a été renforcée à Abobo. L’actuel maire d’Abobo est le ministre d’Etat et de la Défense. Je veux faire d’Abobo une vitrine de la Côte d’Ivoire. Je rassure  également ceux qui doutent encore qu’il y a la sécurité à Abobo. Ils peuvent venir passer les fins d’année au Festica.

Comment avez-vous fait pour que le Festica soit adopté par la jeunesse d’Abobo ?

Les jeunes d’Abobo sont sympathiques. Je n’ai pas de secret. C’est l’amour. Je suis là quand on a besoin de moi. Je ne suis pas un politique et je ne cherche pas de poste politique. Je suis un homme culturel et j’accompagne la  municipalité d’Abobo sur le plan culturel. Je pense réellement que mon secret c’est l’amour que les jeunes d’Abobo ont pour moi. C’est pourquoi, je fais ce festival gratuitement. Je me réjouis que j’inspire beaucoup de promoteurs de festivals  parce que depuis que j’ai initié les dates du 29-30 et 31, la plupart des festivals m’ont copié. Abobo n’est pas Abobo la guerre, contrairement Abobo la paix.

A l’instar des autres éditions, quel est le pays invité d’honneur ?

Cette année, c’est le Mali qui est à l’honneur. La communauté malienne sera au Festica avec sa danse et sa culture qu’elle va partager avec les Ivoiriens. L’ambassadeur du Mali en Côte d’Ivoire sera là le 29 décembre, à partir de 16 heures lors de la cérémonie d’ouverture. Il y sera aux côtés d’Hamed Bakayoko, maire de la commune. C’est l’occasion de dire que chaque année, on célèbre une communauté. On le fait à dessein parce qu’Abobo qui est la Cedeao en miniature  ne peut pas faire un festival sans les autres.

Quel est le retour que vous avez après chaque festival ?

Ce sont les remerciements. Cela vaut plus que de l’argent. Quand on me voit, et on me dit merci. Je pense que c’est ce que les gens retiendront de moi le jour où je ne serai par là. Je reçois aussi la reconnaissance des peuples d’ici et d’ailleurs et je prends ça comme des compliments.

En dehors du côté festif, que réserve le Festica  aux visiteurs ?

Outre la musique,  on aura des expositions d’objets d’art. Les artistes vont lancer des messages relativement à l’immigration clandestine qui est le thème de cette édition. Nous sommes en train de voir s’il faut faire une conférence publique sur le thème pour sensibiliser les Ivoiriens. Tout ce que nous faisons est en liaison avec la cohésion sociale. Le ministère de la Culture et de la Francophonie est informé de mon festival car c’est le plus grand  festival d’Abidjan nord qui a 8 ans. Je demande au ministère qui suit de près nos activités de nous aider. Je profite de votre micro pour demander à la population de sortir nombreuse pour être au Festica du 29 au 21 décembre 2018. Le ministre Hamed Bakayoko sera là. Déjà, nous lui disons merci pour son soutien. Nous n’allons pas oublier le Médiateur de la République, Adama Toungara, qui depuis plusieurs années, a soutenu le festival.

Entretien réalisé par Rodrigue Konan