Côte d’Ivoire / Le commissaire Diarrassouba Idrissa de la Brigade de la lutte contre le piratage des œuvres de l’esprit débarqué
Le commissaire divisionnaire Diarrassouba Idrissa, ex-chef de la brigade culturelle anti-pirate a fait ses adieux, vendredi dernier, à sa secrétaire et son bureau, pour faire place à Oré Brice Constant, son successeur.
Après plusieurs années passées à la tête de la brigade de la lutte contre le piratage des œuvres de l’esprit, le commissaire divisionnaire Diarrassouba Idrissa a été débarqué dans le courant du mois d’avril dernier. Son successeur a été nommé le 18 du même mois. Il s’agit d’Oré Brice Constant, commissaire de police de première classe. La passation des charges entre les deux hommes a eu lieu, vendredi dernier, au siège de la brigade à Cocody-7ème tranche. Et ce, en présence des inspecteurs Dagry N’motiky Sarah Lucie et Keita Brahima du ministère de la Culture et de la Francophonie. Après avoir reçu les dossiers des mains de son prédécesseur, Oré Brice Constant a dit merci au ministre Maurice Kouakou Bandaman qui lui a fait confiance en le nommant à la tête de cette brigade. « Aujourd’hui, je marche dans les traces du commissaire sortant. C’est une audace parce que de loin je suivais ce qui se passait. Je peux dire que c’est une activité qui est faite pour améliorer les conditions de vie des artistes. Je mesure énormément les tâches qui m’attendent mais avec le soutien des uns et des autres, j’y arriverai », a-t-il promis, avant de noter qu’il connait bien le milieu. « Toute modestie mise à part, je connais bien ce secteur. Etant commandant d’unité de la police nationale, j’ai conduit plusieurs activités sur le terrain avec le Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida). Car, le Burida n’a pas d’éléments et il sollicite à chaque fois l’appui de la police pour mener des opérations sur le terrain. J’étais vraiment très régulier au niveau de cette activité qui consistait à traquer et démanteler les réseaux de distribution de Cd piratés. Je suis conscient que cette brigade n’a ni moyen ni d’éléments pour mener à bien le travail, mais je vais soumettre cela à ma hiérarchie et au ministère de la Culture et de la Francophonie. Partout là où il y a une tâche à exécuter, ce problème se pose avec acuité. Je vais faire avec ce que j’ai trouvé sur place et demander davantage pour relever le défi », a-t-il fait savoir. Aussi a-t-il demandé l’indulgence des artistes parce que là où plusieurs intelligences se frottent, c’est difficile d’avoir une position unanime. « Je profite de vos colonnes pour demander aux artistes d’avoir une ouverture d’esprit et d’être francs. Nous sommes des hommes, on peut faillir mais il ne sert rien de faire des critiques non constructives. Il faut des propositions concrètes pour aboutir à un résultat probant », a-t-il souligné. Pour sa part, le commissaire Diarrassouba Idrissa dit être disponible pour accompagner son successeur pour achever ce qu’il a commencé pour le grand bonheur des artistes. Les montants des droits de reproduction mécanique sur les phonogrammes et les vidéogrammes dressés par le bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida) ont commencé à dégringoler de façon drastique depuis 1999. Et ce, à cause du piratage des œuvres de l’esprit. Si rien n’est fait contre ce phénomène, c’est l’arrêt de mort des artistes en particulier et de l’art en général en Côte d’Ivoire qui est signé.
Rodrigue Konan