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Le cinéma africain est en deuil depuis. Le célèbre réalisateur burkinabè, Idrissa Ouédraogo, est décédé ce dimanche à Ouagadougou à l’âge de 64 ans, d'un Accident vasculaire cérébral (Avc). L’Afrique, particulièrement le Burkina Faso, perd ainsi un grand professionnel, qui a contribué à l’écriture des belles pages du cinéma africain. En témoignent  ces mots du président du Burkina Faso, Jean Roch Kaboré : « J'ai appris avec une profonde tristesse, le décès survenu ce dimanche, du cinéaste Idrissa Ouédraogo. Le Burkina Faso vient de perdre un réalisateur à l'immense talent, profondément attaché à son pays. Je rends hommage à Idrissa Ouedraogo qui aura beaucoup œuvré au rayonnement du cinéma burkinabè et africain hors de nos frontières. L'Afrique perd avec sa disparition l'un de ses plus valeureux ambassadeurs dans le domaine de la culture. En mon nom personnel et au nom de la Nation toute entière, je présente mes condoléances à la famille d'Idrissa Ouedraogo, à ses proches et à la communauté des cinéastes Burkinabè et africains ».

 Sacré Etalon d’or de Yennenga en 1991, Idrissa Ouédraogo  est diplômé de  l’Institut africain d'études cinématographiques de Ouagadougou et de l'Institut des Hautes Études Cinématographiques de Paris (IDHEC). Il est aussi  titulaire d’un Diplôme d'études approfondies (Dea), option cinéma de l'Université de Paris I Sorbonne.
Il a réalisé plusieurs courts métrages et des documentaires avant de passer à la réalisation de longs métrages. De ‘‘Poko’’ à ‘‘La Colère des dieux’’ (2003), en passant par ‘‘Les Ecuelles’’ (1983), ‘‘Les Funérailles du Larlé Naba’’ (1984), ‘‘Ouagadougou, Ouaga deux roues’’ (1985), ‘‘Issa le tisserand’’(1985), ‘‘Le Choix’’ (1986),  ‘‘Yaaba’’ (1988), ‘‘Tilaï’’ (1990), ‘‘Karim et Sala’’ (1991), ‘‘Samba Traoré’’ (1992), ‘‘Le Cri du cœur’’ (1994), ‘‘Kini et Adams’’ (1997), ‘‘La Colère des dieux’’ (2003), etc. Idrissa Ouédraogo a réalisé plusieurs films qui ont propulsé le cinéma africain sur la scène internationale. Pour le journaliste et critique de cinéma Sangaré Yacouba, Président de l’association Grand Ecran (Réseau ivoirien des journalistes engagés pour le cinéma) et vice-président de la Fédération africaine de la critique cinématographique (Facc), « c’est un grand cinéaste qui a contribué à la percée du cinéma africain sur la scène internationale ». « Idrissa Ouédraogo a contribué à propulser le cinéma africain sur la scène internationale, en remportant en 1990  le Grand prix du jury du Festival de Cannes avec son  film ‘‘Tilaï’’. Il fut dans les années 90 le cinéaste africain le plus en vogue en occident. Il a aussi contribué à la formation de jeunes réalisateurs qui aujourd’hui font la fierté du Burkina Faso. Il s’agit entre autres d’Apolline Traoré et Fanta Régina, qui ne sont plus à présenter sous les projecteurs du cinéma africain. En un mot, cette disparition d’Idrissa Ouédraogo est une grosse perte pour la culture africaine », nous a confié Sangaré Yacouba.  

Abou Adams