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Une violente bagarre s’est déclarée, le samedi 4 septembre 2021 entre des jeunes et l’ancien chef du village d’Elokaté (Bingerville), Affran Adjé. Le motif de la rixe, la gestion des ressources du village jugé mauvaise.  

Un conflit au niveau de la succession à la chefferie traditionnelle du village d’Elokaté gangrène les relations entre les villageois. En effet, il est reproché à l’ancien chef, Affran Adjé, d’avoir dilapidé les ressources potentielles du hameau sans se soucier de l’intérêt de ses administrés et du village. Selon des sources bien introduites dans l’affaire, pour éviter un audit, ce chef issu de la génération des ‘’Dougbô’’, a décidé avec quelques partisans, de refuser d’abandonner son fauteuil, au profit de son successeur. En l’occurrence, Florent Assémian Ossiry, chef guerrier de la génération des ‘’Tchagba’’.

Ce qui a provoqué les échauffourées en fin d’après-midi du samedi dernier, entre des jeunes et l’ancien chef Affran Adjé. Selon un habitant du village joint par téléphone, ayant appris que l’autorité coutumière a vendu plusieurs parcelles du village pour des milliards Fcfa, sans les en informer au préalable, ni leur faire un point des transactions après coup, ces jeunes sont donc partis demander des comptes à Affran Adjé.

Une démarche que l’ex-auxiliaire de l’administration n’a pas appréciée. Toujours selon la même source, le chef aurait saisi une bouteille à portée de main, pour assommer l’un de ses visiteurs indésirables. Ce, dans le but de les éconduire. Mécontents de l’accueil à eux réservé par le chef Affran Adjé, ces jeunes vont alors chercher du renfort afin de mieux s’expliquer avec l’ancien chef et ses partisans. Il s’en est suivi une bagarre qui a fait plusieurs blessés. Cette source indique qu’alertée, la gendarmerie s’est déployée pour calmer les protagonistes.

La version des faits de la partie du chef Affran Adjé

S’il confirme la bagarre qu’il y a eu ce samedi, Raphaël Affran, un proche de l’ancien chef conteste toutefois la version de notre source au sein du village. A l’entendre, ce sont plutôt les jeunes qui se sont effectivement rendus au domicile d’Affran Adjé, qui ont provoqué la bagarre et blessé le maître des lieux. Ainsi que certains membres de sa famille.

Raphaël Affran qui annonce la tenue, vendredi 10 septembre prochain, d’une cérémonie pour la désignation du successeur du chef, assure que c’est lui qui a sollicité la gendarmerie aux fins de ramener le calme à Elokaté. Cette montée de la tension ne présage rien de bon pour les prochains jours dans ce village. Parce qu’il y règne une sorte de veillée d’armes.

Selon nos informations, Affran Adjé, après 15 ans de gestion à la tête de la chefferie, refuse de céder la place à son successeur issu des Tchagba. C’est-à-dire la génération régnante depuis janvier 2021, selon les rites Atchan. 

« L’ancien chef et ses partisans refusent de me céder la place pour cacher leurs malversations. En fin de mandat après 15 ans de gestion, il fallait faire un bilan et il se trouve qu’il s’est approprié les biens du village. La peur fait qu’ils veulent organiser une autre fête de la ‘’Afatchuê’’ qui est en principe, organisée une seule fois selon nos us et coutumes. Nous, les ‘’Tchagba’’ sommes au pouvoir depuis 2020 après la célébration de cette fête de la ‘’Afatchuê’’. L’ancien chef veut nous diviser pour mieux régner comme la technique de Machiavel », accuse le nouveau chef désigné, Florent Assémian Ossiry.

Selon ses partisans, pour perpétuer son règne à la tête du village, Affran Adjé a prévu d’introniser, le vendredi 10 septembre, un autre successeur à sa convenance. Or, selon quelques habitants du village, cette 2^ème fête de désignation d’un autre chef, appelée ‘’Afatchuê’’, est en violation des us et coutumes en pays Atchan. Puisque, pareille cérémonie a déjà eu lieu le 20 novembre 2020.

Pour les partisans du chef sortant, nul ne peut se prévaloir du titre d’autorité coutumière dans le village tant qu’il n’a pas d’arrêté préfectoral. Il y a donc des risques de nouveaux affrontements et des troubles à l’ordre public à Elokaté, si les autorités ne prennent pas les dispositions utiles pour y ramener le calme et faire respecter l’ordre coutumier.

A.C.