Visite de Guillaume Soro au Ghana : Entre reconnaissance internationale et présence dans le débat politique national
Dans un contexte régional marqué par des recompositions géopolitiques et une quête renouvelée de souveraineté des peuples ouest-africains, la récente visite de Guillaume Kigbafori Soro au Ghana a tout d’un signal fort. Reçu par les autorités ghanéennes avec tous les égards dus à un ancien haut dirigeant, l’ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire confirme, une fois de plus, qu’il demeure une figure incontournable sur l’échiquier politique sous-régional.
Une visite qui va au-delà des symboles
Pendant son séjour ghanéen, Guillaume Soro a eu l'insigne honneur d'être reçu au palais présidentiel d'Accra par le président John Dramani Mahama. A l’heure où certains veulent l'enterrer politiquement, cette visite vient rappeler à tous qu’il ne saurait être effacé de la scène ni à Abidjan, ni ailleurs. Car l’homme n’est pas qu’un opposant ; il est un acteur politique internationalement reconnu, dont la voix continue de compter dans les cercles diplomatiques et stratégiques d’Afrique de l’ouest. Le Ghana, pays de démocratie stable et d’hospitalité diplomatique, n’a pas reçu Guillaume Soro par hasard. Ce geste, hautement symbolique, peut être lu comme un message à peine voilé à ceux qui, à Abidjan, persistent à diaboliser l’ex-chef rebelle devenu homme d’Etat. En l’accueillant officiellement, le Ghana réaffirme son attachement au respect des droits des opposants politiques et au dialogue sous-régional inclusif. Mais cette visite va bien au-delà du symbole. Elle s’inscrit dans une dynamique de repositionnement. Guillaume Soro, exilé politique, mais acteur libre, est en train de tisser une toile d’alliances. Le Ghana représente un maillon stratégique dans cette diplomatie parallèle, loin des projecteurs, mais riche en rencontres discrètes et en messages forts.
Préparatifs d'un retour gagnant
Pour les observateurs avisés, cette étape ghanéenne est aussi une manière de préparer le retour. Pas forcément un retour physique immédiat, mais le retour dans le débat politique, dans la conscience collective, dans les rapports de force. Guillaume Soro ne revient pas les mains vides. Il revient avec des alliances, une vision, et surtout, une légitimité que le temps ne fait que renforcer. Il appartient désormais à la Côte d’Ivoire de choisir entre persister dans l’ostracisme, ou se réconcilier avec ses enfants, même les plus turbulents. Car tôt ou tard, le dialogue s’imposera. Et dans ce dialogue, Guillaume Soro aura une place que nul ne pourra lui nier.
Par Zrankayeu Michel Diomandé