r-gion-du-gb-k-rebecca-yao-veut-positionner-botro-comme-deuxi-me-p-le-conomique-apr-s-bouak

Botro, département situé dans la région du Gbêkê, est en passe de devenir le deuxième pole économique après Bouaké. Sous la houlette de Rebecca Yao, économiste du développement, présidente de ‘’Diabo, ville émergente’’, plusieurs actions ont été entreprises pour sortir les populations de la pauvreté. Le département, à l’évidence, est en train de gagner la bataille contre le sous-développement.

 

Le développement économique et social du département de Botro est une réalité perceptible aujourd’hui. Les populations le doivent en grande partie à une jeune dame dynamique, Rebecca Yao, cadre du Rassemblement des houphouëtistes qui, depuis 2018, œuvre pour l’émergence de sa communauté (Diabo, Languibonou, Botro) par la création de la richesse, l’entrepreneuriat et la création emplois. Pour la réalisation de sa vision qui est faire du département de Botro, le deuxième pôle économique de la région du Gbêkê après Bouaké, cette jeune leader a placé la femme au cœur de son action.

Promotion et autonomisation de la femme

La promotion et l’autonomisation de la femme passent par la réorganisation de cette frange de la population. C’est ainsi que Rebecca Yao va réunir dans une fédération, ‘’Diabo ville émergente’’, toutes les organisations féminines du département de Botro. Cinq catégories vont en sortir. Les agricultrices, les commerçantes, les artisans, les jeunes filles déscolarisées et les femmes du 3e âge. « Cette nouvelle organisation pour mieux appréhender leurs atouts, leurs besoins afin de trouver des solutions à leur épanouissement », confie-t-elle. Premier signe concret de cette organisation, l’implantation d’une usine de femmes à Diabo.

Courant 2019, une vaste concertation est engagée entre toutes les femmes des 172 villages du département et Rebecca Yao à l’effet de mieux appréhender leurs préoccupations. Elle entreprend des démarches auprès du ministère de la Femme, de la famille et de l’enfant afin d’obtenir un appui à la revalorisation du revenu des femmes agricultrices. Démarche payante. Le département de Botro est choisi pour bénéficier de la phase pilote du projet usine des femmes de Côte d’Ivoire. Ce projet vise à doter les coopératives de femmes d’unité de transformation semi industrielle (décortiqueuse et broyeuse) afin d’apporter une plus-value à leur production. Depuis mars 2021, les femmes de Diabo, Languibonou et Botro ont leur propre unité de transformation semi industrielle, opérationnelle. Avec 15 agents formés, l’usine met en valeur les produits locaux en transformant des matières premières locales comme le riz et le manioc en produit fini.

« Nous commercialisons les produits transformés sous la marque N’zrama (le riz de Diabo, l’attieké, la pâte de manioc) mais aussi les résidus comme la farine à base de riz, le son de riz et la farine de manioc. A long terme, nous visons la transformation des résidus en produit fini. D‘autres produits vivriers sont transformés et conditionnés (gnangnan, piment, pistache, mil, gombo sec etc.) », explique l’initiatrice.

Régulièrement, des séances de renforcement des capacités des responsables d’organisation féminines de Diabo, Languibonou, Botro sont organisées. L’usine forme les femmes agricultrices à la gestion, à l’épargne, à l’organisation mais aussi aux techniques agricoles respectant l’environnement. Des prêts sont même octroyés aux femmes désireuses d’entreprendre une activité commerciale ainsi que des campagnes de sensibilisation à l’entrepreneuriat féminin.

« Nous mettons à la disposition des coopératives du matériel pouvant réduire la pénibilité de leur travail. Des semences et des engrais pour accroître leur rendement ». Toutefois l’autonomisation économique de la femme ne peut être bénéfique que si les ressources générées par leurs activités sont bien gérées.

Comité de gestion communautaire 

Pour une gestion efficiente des ressources, la présidente de ‘’Diabo, ville émergente’’  a mis en place des Comités de gestion communautaires (Cgc) qui regroupent les associations de femmes de 7 villages. Leurs activités incluent notamment l’enregistrement des naissances pour lutter contre le phénomène des enfants sans extrait, la gestion des points d’eau, la gestion de matériels roulants (les tricycles), la réalisation de projets collectifs et d’entraide et l’encadrement des bénéficiaires de systèmes de microcrédits.

Six Cgc ont été, au total, installés. « Aujourd’hui, nous en sommes à la phase de déploiement dans tout le département. L’objectif est d'aider les femmes à améliorer leur confiance, à avoir l'esprit de leadership », souligne Rebecca Yao.

Outre les Cgc, des Associations villageoise d’épargne et de crédit (Avec)  ont été mises en place. Ce programme a été lancé en novembre 2021 sous la supervision d’une Ong internationale dans les 172 villages du département de Botro. En initiant ce vaste programme, Rebecca Yao et son association ‘’Diabo ville émergente’’ participent à la création d’activités génératrices de revenus grâce au programme d’épargne et de crédit. « La méthode des Avec favorise non seulement l’inclusion financière en même temps que l’amélioration des conditions de vie des femmes en zones rurales mais elle est aussi parfaitement adaptée aux réalités de chez nous », soutient la présidente.

Les groupes Avec sont dirigés par des femmes qui économisent leurs revenus, reçoivent des prêts, subviennent à leurs besoins quotidiens et deviennent des entrepreneures dans leur communauté. « Solution largement éprouvée dans plusieurs pays d’Afrique et régions de la Côte d’Ivoire, les Avec favorisent l’autonomie économique des femmes rurales. Beaucoup de femmes défavorisées ont ainsi pu démarrer de petites entreprises prospères et sortir de la pauvreté », peut-elle confier.

Un programme d’alphabétisation des femmes mis en place

Un programme d’alphabétisation des femmes a été lancé depuis octobre 2021 dans tout le département de Botro. Il a pour objectif, selon Rebecca Yao, « d’aider les femmes de notre contrée rurale à davantage avoir confiance en elles mais surtout de pourvoir à leurs besoins et d’être plus autonomes en ayant accès grâce a un meilleur niveau d’instruction à plus d’emplois qualifiants ». Si toutes les femmes bénéficiaient d'une éducation de base, un million des 6,1 millions d'enfants qui meurent avant l'âge de 5 ans, seraient sauvés. L'alphabétisation est aussi un moteur du développement durable car elle permet une participation accrue au marché du travail, l'amélioration de la santé et de la nutrition infantile et familiale, la réduction de la pauvreté et le développement des chances dans la vie. « L'accès à l'éducation est un droit fondamental qui renforce la liberté individuelle des femmes et les aide à combattre les discriminations dont elles sont victimes. Alphabétisées, ces jeunes femmes peuvent développer leurs talents et leurs compétences, construire ou renforcer leur indépendance économique », fait savoir la présidente de ‘’Diabo, ville émergente’’.

A.K.