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Le Trésor public ivoirien vient de lancer un emprunt obligataire par appel public à l'épargne d'un montant de 100 milliards de francs CFA (20 millions de dollars) sur le marché financier de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). 
   L'opération prévue pour durer un mois prend fin le 18 octobre avec un taux d'intérêt de 5,95% par an, "net d'impôt pour les résidents en Côte d'Ivoire" sur la période 2017-2024. 
   Le prix d'émission est de 10.000 francs CFA et les institutionnels (banque, compagnie d'assurances, caisses de retraite, entreprise) ainsi que les personnes physiques peuvent y souscrire. 
   Du 27 février au 27 mars, la Côte d'Ivoire avait récolté 137 milliards de francs CFA (240,6 millions de dollars) contre un montant indicatif de 120 milliards de francs CFA. 
   L'opération en cours constitue le 25e emprunt de l'Etat ivoirien sur le marché financier régional de l'UEMOA depuis 1998. 
   Avec l'accession d'Alassane Ouattara au pouvoir en 2011, le gouvernement ivoirien a lancé plusieurs emprunts obligataires dans l'espace UEMOA. 
   Il a aussi lancé au cours de l'année écoulée une levée de fonds sur le marché financier islamique avec un programme de "sukuk" (obligations islamiques) d'un montant de 300 milliards de francs CFA (530 millions de dollars). 
   Après un premier eurobond de 500 millions de dollars l'année dernière, le gouvernement ivoirien a achevé "avec succès" en juillet une mission de mobilisation de ressources sur les marchés financiers internationaux en levant plus d'un milliard de dollars et plus de 500 millions d'euros sur les marchés financiers en Amérique du Nord et en Europe. 
   Première puissance économique d'Afrique de l'Ouest francophone, la Côte d'Ivoire enregistre depuis 2011 un taux de croissance moyen de 9% par an après deux décennies de récession due aux crises militaro-politiques dans le pays. 
   Un vaste programme de reconstruction marqué par de grands projets d'infrastructures est en cours dans le pays. 
   Le gouvernement est donc à la recherche de ressources pour venir en appui au budget de l'Etat et financer son plan national de développement (PND) sur la période 2016-2020. 
   Le PND 2016-2020, voté par l'Assemblée nationale, a pour objectif d'accélérer la croissance économique et le développement du pays, à travers notamment la poursuite de nouvelles réformes structurelles et sectorielles et la mise en oeuvre d'un important programme d'investissement évalué à près de 30.000 milliards de francs CFA (52,7 milliards de dollars), dont au moins 60% sont attendus du secteur privé. 
   Le PND est censé hisser la Côte d'Ivoire au rang des pays émergents à l'horizon 2020 et ces emprunts devraient servir à la création de grands projets dans les secteurs des chemins de fer, de l'énergie, des routes et des infrastructures aéroportuaires et portuaires. 
   Ils permettront également, selon Abidjan, d'adopter une politique dynamique de transformation des produits agricoles, comme le cacao et la noix de cajou, dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial, ainsi que d'engager de grands travaux d'infrastructures pour les services sociaux de base.

xinhua