Côte d’Ivoire / CIEA : Les enseignements d’une rencontre symbole d’un continent qui prend son destin en main
Un rencontre de haut niveau qui augure de bonnes perspectives pour le développement du continent africain. C’est ce que l’on peut retenir de la 2ème édition de la Conférence Internationale sur l’Emergence de l’Afrique (CIEA) qui s’est tenu du 28 au 30 mars dernier à Abidjan, à l’initiative de l’Etat de Côte d’Ivoire et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). En témoignent les décisions très fortes arrêtées au terme de ces trois jours de réflexion et d’échanges sur les modèles d’émergence et leur mise en œuvre de façon adaptée dans les économies africaines -27 Etats africains sont engagés dans une politique d’émergence-.
Il s’agit en effet, de la création d’un secrétariat permanent qu’abritera Abidjan la capitale économique de la Côte d’Ivoire, du principe de la rotation des conférences biennales sur l’émergence dès l’édition 2019 prévue à Dakar au Sénégal, de la mise en place d’un centre de veille stratégique pour poursuivre et accélérer la mise en œuvre des autres décisions issues de la première édition.
Amélioration des conditions de vie des populations
Ces décisions sonnent comme un signal fort de la détermination d’une Afrique décidée à prendre son destin en main, en vue de sortir ses populations de la hantise de la pauvreté. L’on retient in-fine de cette rencontre de haut niveau, une volonté doublé d’un afro-optimisme de l’Afrique, mais également un pragmatisme qui enseigne que les politiques et stratégies d’émergence des Etats africains doivent s’inspirer de l’expérience des pays déjà émergents tout en inscrivant au rang des priorités la réduction de la pauvreté. «La quête de l’émergence ne peut se faire sans une ferme volonté politique destinée à engager des réformes structurelles nécessaires », soutient le président Alassane Ouattara qui ambitionne faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020. Tandis que son homologue guinéen Alpha Condé, plus pragmatique pensent qu’au-delà de « nos politiques et stratégies visant à accroitre la croissance économique », il faut nécessairement faire face aux urgences telles que la création d’emplois et l’amélioration des conditions de vie des populations face à la pauvreté grandissante. A cela il faut ajouter l’indispensable changement de pratiques et mentalités rétrogrades des populations, qui sapent toutes politiques d’émergence. «L’émergence ce n’est pas seulement des projets d’infrastructures à exécuter mais aussi et surtout des habitudes à changer ».
Solutions pratiques et adaptées
En outre, les panelistes proposent entre autres solutions, l’accélération de la transformation des matières premières avec le développement de l’agro-industrie et l’industrie extractive en vue de créer de la valeur ajoutée et offrir de l’emploi aux populations ; la consolidation de la paix, de la sécurité et de la stabilité politique gage d’un développement durable et de la bonne mise en œuvre des plans d’émergence ; le développement de l’industrie manufacturière comme moteur d’une croissance inclusive et d’une prospérité partagée ; la formation d’un capital humain en vue de constituer une main d’œuvre qualifiée ; l’accélération de l’intégration économique pour promouvoir la coopération sud-sud entre les Etats ; la promotion d’un leadership important pour le positionnement des économies africaines, etc.
Il ressort ainsi de cette deuxième conférence, un diagnostic clair et réaliste des problèmes et défis de la mise en œuvre efficace des processus d’émergence en Afrique, d’une part, et des propositions de solutions pratiques et adaptées à une Afrique avec des économies émergentes, d’autre part. Bref, l’émergence de l’Afrique est de façon irréversible en marche. Qui donc des 27 pays dont la Côte d’Ivoire, engagés de ce processus rejoindra le cercle des pays émergents comme la Malaisie, la Corée du Sud, le Japon, le Brésil, l’Inde et la Chine ?
Abou Adams