cote-divoire-epiphane-zoro-denonce-on-a-integre-la-corruption-comme-une-culture-a-tel-point-quon-ne-fait-plus-deffort.jpg

 

Dans le cadre de l’élaboration du Plan national de formation en matière de bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption, un atelier de Co-création a réuni les acteurs culturels notamment les comédiens, les artistes, les humoristes, les cinéastes et les acteurs des médias, le jeudi 22 septembre 2022. Organisé par le ministère de la Promotion de la bonne gouvernance en collaboration avec le cabinet Deloitte, il vise à détecter les besoins de formations en matière de bonne gouvernance, de leadership et de la lutte contre la corruption. Cet atelier a tourné autour de trois thématiques à savoir « lutte contre la corruption », « bonne gouvernance et culture éthique » et « leadership ». A l’ouverture des travaux, le ministre de la Promotion de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption a situé les enjeux aux participants.

« C’est vous qui faites l’opinion, acteurs des médias, comédiens, artistes etc. On vous appelle dans le jargon, ‘’les chiens de garde’’ de la démocratie. Vous avez un rôle important à jouer dans la lutte contre la corruption, pour la bonne gouvernance. L’un des objectifs de cet atelier de co-création est de vulgariser le Plan national de développement (PND) », a fait savoir Epiphane Zoro Bi Ballo.

S’agissant de la corruption qui gangrène la société et l’administration ivoiriennes, le ministre a attiré l’attention des hommes des médias et des acteurs culturels sur son ampleur.

« A un moment donné, notre nation a besoin de bâtir sur des valeurs, nous avons fait campagne sur la ‘’Côte d’Ivoire solidaire’’, la vision prospective ‘’Côte d’Ivoire 2040’’. A aucun moment, on a dit qu’on encouragerait la corruption. Bien au contraire, c’est un engagement qu’on a pris. On a pris un engagement qu’on n’est pas en train de respecter. La question de la corruption, c’est finalement le serpent qui se mord la queue. On a intégré la corruption, les passe-droits, les pots de vin, comme une culture à tel point qu’on ne fait plus d’effort », a dénoncé Epiphane Zoro.

Pour Dr Samuel Mathey, « la corruption est un enjeu, quelque chose qui impacte la gouvernance. La corruption sacrifie l’intérêt de plusieurs personnes ou un Etat pour l’intérêt d’une seule personne », a-t-il expliqué. S’il est vrai qu’il n’y a pas de pays où il n’existe pas de corruption, il convient de baisser considérablement son niveau. Malheureusement la corruption a atteint le niveau déplorable de 60 ou 70% dans les pays sous les tropiques. C’est pourquoi, l’expert Québécois, Christian Levesque, recommande de « jouer sur la prévention ».

A.K.