Côte d’Ivoire / Augmentation du prix du carburant/ Le ministre Thomas Camara explique tout
A la suite de l’annonce des nouveaux prix du carburant, notamment le Super et le gasoil, le ministre des Mines, du pétrole et de l’énergie, Thomas Camara, a rencontré les responsables des associations de consommateurs, le vendredi 1er avril 2022 à son cabinet, au Plateau.
Après cette rencontre que venez d’avoir avec les organisations des consommateurs, est-ce qu’on peut savoir de quoi il a été question ?
Nous venons de rencontrer les premiers responsables des associations des consommateurs. Vous le savez, hier (le jeudi 31 mars, ndlr) au journal de 20h, nous avons annoncé l’augmentation du prix du Super de 635 FCFA à 695 FCFA le litre et le maintien du prix du gasoil à 615 FCFA le litre. Il était donc important qu’aujourd’hui (vendredi 1er mai), nous rencontrions les responsables des associations des consommateurs, dans la mesure où ils sont les intermédiaires entre nous et les consommateurs. Nous nous sommes concertés, nous avons échangé sur les raisons de cette augmentation ; sur les efforts qui ont été faits par le gouvernement pour contenir les cours internationaux qui ont connu une flambée, à la suite de la crise entre la Russie et l’Ukraine, après l’augmentation qu’on avait déjà observée suite à la reprise de l’économie mondiale, à la suite de crise de Covid-19. Nous avons échangé sur toutes ces questions pour leur donner le maximum d’informations ; de sorte que de retour vers leurs mandants, vers les consommateurs, ils puissent également donner ces informations avec plus d’aisance. Voici donc l’objet de notre rencontre de ce matin, qui a été une bonne rencontre ; les efforts du gouvernement ont été rappelés. Permettez-moi de les citer. La répétions est pédagogique : de janvier à mars 2022, c’est 55 milliards FCFA d’efforts que le gouvernement a consentis pour contenir les cours internationaux qui ont augmenté. Et pour le seul mois d’avril 2022, c’est 64 milliards FCFA que le gouvernement consent pour encore contenir la flambée que nous avons constatée sur les cours internationaux, maintenir le prix du gasoil pour préserver le pouvoir d’achat des populations, et augmenter le prix du Super que de 60 FCFA, là où il aurait totalement flambé si nous avions appliqué la réalité des prix. Voici donc les informations que nous avons échangées pour leur donner le maximum d’éléments pour répondre aux populations, pour répondre aux consommateurs.
Vous avez évoqué la question de l’Ukraine qui est l’une des raisons importantes dans la situation que nous vivons. Alors, est-ce qu’il y a un mécanisme qui est prévu pour le cas où cette situation arrivait à perdurer ? Est-ce qu’on va rester au niveau national dans cette situation de hausse constante ?
Pour l’heure, le gouvernement s’emploie à préserver encore une fois les populations contre ces hausses internationales que nous subissons sur le cours du pétrole brut. L’économie est mondiale, est mondialisée. La Côte d’Ivoire dépend du pétrole brut international à 95% ; donc on n’échappera pas à l’augmentation des cours sur le plan international. Pour l’heure, le gouvernement est arrivé à contenir, à maintenir le prix du gasoil, pour préserver les couches sociales défavorisées. Mais nous observons. Je le disais hier, nous ne sommes pas maître de l’évolution de ces cours internationaux. Nous observons et le gouvernement, dans la mesure du possible, continuera de préserver le pouvoir d’achat des populations en contrôlant, en maitrisant et contenant ces coûts, les prix des produits à la pompe, mais à l’impossible, nul n’est tenu. Si les cours continuent d’augmenter, le gouvernement verra en fonction de ce qu’il peut faire comme effort et avisera.
Vous l’avez relevé, l’économie est mondiale. Mais on observe qu’au Ghana, à côté, il y a une baisse alors qu’en Côte d’Ivoire, il y a une hausse, comment expliquez-vous cela ?
Il y a certes une baisse au Ghana mais l’information que vous devez avoir aussi, c’est que malgré cette baisse, le prix du Super au Ghana est à 752 FCFA le litre, là où en Côte d’Ivoire, même après l’augmentation, le prix est à 695 FCFA le litre. Le prix du gasoil au Ghana, malgré la baisse, est à 818 FCFA le litre, là où en Côte d’Ivoire, le prix est à 615 FCFA le litre. Donc parler de baisse d’un côté et de hausse de l’autre, mais c’est facile de baisser quand on est déjà au plafond ! Les coûts au Ghana sont bien plus élevés que les nôtres. Au Ghana donc, le Super est de 57 FCFA/litre au-dessus de notre prix après augmentation. Le gasoil est à 203FCFA/litre au-dessus du prix pratiqué en Côte d’Ivoire. Vous comprenez que parler de baisse au Ghana… Bon, on veut bien qu’ils aient baissé, mais s’ils ont baissé et qu’ils sont bien au-delà de nos coûts, on ne peut pas comparer leur baisse à notre augmentation.
F. K.