Côte d’Ivoire / Audits dans les sociétés d’Etat : Les passeports des responsables soupçonnés de malversations arrachés et confisqués
Les audits des sociétés d’Etat décidés par le gouvernement ivoirien se poursuivent. Mais sur la base des conclusions des premières investigations et dans l’attente des résultats de ces audits, des mesures conservatoires ont été prises à l’encontre de certains hauts commis de l’Administration publique sur qui pèsent de lourds soupçons de malversations.
Ainsi, depuis quelques mois, une vague de contrôles qui fait des émules au bord de la lagune ébrié. Personne n’échappe à cette ‘’rafle générale’’. Sur la base des conclusions des premières investigations et dans l’attente des résultats de ces audits, certains responsables de structures auditées sont écartés en attendant d’approfondir les enquêtes.
En plus de leur mise à l’écart, ils sont soumis à des mesures conservatoires par le parquet du Pôle pénal économique et financier (Ppef) spécialisé en matière économique et financière. Cette juridiction spécialisée chargé de la répression, de la corruption et des infractions assimilées, du blanchiment des capitaux, du financement du terrorisme et des infractions financières, comme le recommande la procédure, a confisqué, selon nos sources, les passeports de toutes les personnes accusées contre qui des indices de malversations existent.
C’est entre autres, Ouattara Youssouf de l’Agence de gestion et de développement des infrastructures industrielles (Agedi), Yapi Ange Désiré, le directeur des Affaires administratives et financières de la Nouvelle pharmacie de la santé publique, Yacouba Serifou, directeur général adjoint de la Société immobilière de construction de Côte d’Ivoire (Sicogi), son directeur des affaires administratives et financières Beredoh Djakaridja Coulibaly, le directeur de la qualité et du foncier, Idriss Fofana, le chef du service technique, Ouattara Lansana, Diaby Lanciné, ex- directeur général du Fonds d’entretien routier (Fer), Coulibaly Lamine de l’Agence de gestion foncière (Agef).
Tous les concernés épinglés par les enquêtes préliminaires sont sommés de ne pas quitter le pays et de communiquer leurs déplacements au niveau local aux enquêteurs. Ces audits concernent la période du 1er janvier 2017 au 31 décembre 2020. Économiste de renom et engagé dans une immense politique d’infrastructures qui donne un visage rayonnant et plaisant à la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara veut aussi que tout cela soit accompagné de la rigueur nécessaire pour que l’argent du contribuable ne serve à rien d’autre qu’au bien-être des populations.
« Je serai intransigeant face à une quelconque légèreté dans la gestion du denier public », a-t-il prévenu. Au palais, l’on confie que cette opération ne vise personne en particulier. « Ce n’est pas une chasse aux sorcières. Les audits ne visent personne mais embrassent toutes les structures à régie financière de l’Etat. Le président (ndlr : Alassane Ouattara) veut redynamiser la politique de rigueur des années 1990 dans le pays », a précisé ce proche collaborateur du chef de l’Etat ivoirien que nous avons interrogé.
Yapi C