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La campagne intermédiaire du cacao est ouverte depuis le 1er avril dernier.

Elle est marquée par la chute du prix de 1100 FCFA / KG à 700 FCFA / KG, ce qui n’est pas fait pour arranger les producteurs, qui selon des informations, envisageraient de poursuivre en justice le Conseil café-cacao.

Pour le chef économiste Youssouf Carius, dans un entretien accordé au media français « Le Monde », cette chute s’expliquerait par la spéculation.

« Il existe plusieurs opinions sur le sujet. Je pense que structurellement, quand on regarde l’offre et la demande, le marché du cacao n’était pas censé dévisser. Ce qui a fait chuter brutalement les cours, c’est la spéculation », a-t-indiqué avant d’expliquer.

« On a connu pendant trois ou quatre ans une accalmie sur les matières premières agro-industrielles. Rares étaient celles dont les prix se maintenaient à la hausse. Par exemple, ces quatre dernières années, les prix de l’huile de palme, du coton et de bien d’autres matières premières très échangées en Afrique étaient très bas. La seule valeur refuge pour les fonds spéculatifs qui investissent dans le domaine des agro-industries, c’était le cacao, avec aussi quelques marchés de niche. Cela a maintenu le cours du cacao très haut pendant les quatre dernières années. Aujourd’hui, il y a beaucoup de matières premières comme le café, l’anacarde, le coton, qui repartent à la hausse, si bien que les fonds spéculatifs sont en train de se désengager du cacao. Ce qui pose problème, c’est la logique spéculative. Il y a deux ans, une étude montrait qu’environ 30 % des transactions qui s’exécutent sur le cacao étaient le fait de fonds d’investissement et non de professionnels du secteur."

Pour Youssouf Carius, il est encore trop tôt pour accuser le gouvernement qui a mis en place une reforme en 2012, d’être responsable de la chute du prix de cette importante matière première du pays.

« Je pense que c’est encore prématuré pour le dire. Le modèle qui a été mis en place en Côte d’Ivoire a pour objectif de faire gagner aux planteurs environ 60 % du prix du cacao sur les marchés internationaux. Aujourd’hui, les prix sont revenus à leur niveau de 2011 et à l’époque, les planteurs s’en contentaient. On a connu une période de prix à la hausse du fait du marché, mais là, ce qui choque les planteurs, c’est la baisse. Nous sommes sur une matière dont les cours fluctuent et l’important, pour les planteurs comme pour les intermédiaires, est de construire des stratégies qui permettent d’absorber les périodes de choc », a justifié, le fondateur de Pulsar Partners, une société d’investissement.

A.K. avec koaci