Côte d’Ivoire / Lutte contre la déforestation : Une stratégie trouvée pour tirer profit de la terre sans la détruire
Trouver un compromis, voire un équilibre entre le maintien et la protection de la nature, ainsi que les activités humaines utiles au développement économique et social des populations, s’avère complexe. Destructive de notre environnement, la dégradation climatique fait rage. Le monde entier a donc décidé d’éradiquer ce fléau, à l’instar des Ongs dont The forest trust (Tft). Qui a trouvé des méthodes probantes.
La forêt couvre environ 1/3 de la surface du globe et en voie de disparition
La conversion forestière en terres agricoles reste de loin, la principale cause de la déforestation. Ainsi, en son temps, selon le ministère de l’Agriculture et du développement rural, la Côte d’Ivoire est passée de 16 millions d’hectares (ha) en 1960, à 2.5 million d’hectares en 2016. Là, ce sont les estimations les plus optimistes. On perd donc chaque année, 200.999 ha de forêts. Au rythme actuel de la déforestation, le pays est en voie de perdre la totalité de son couvert forestier national d’ici à 2034. Ce risque reste très élevé du fait des besoins toujours plus croissants en terres agricoles fertiles. Les reliques de forêts restantes sont menacées par l’extension des cultures de cacao, hévéa, palmier à huile, igname et riz, principalement. Le secteur forestier déjà en crise, pourrait pratiquement disparaître. Ce qui exposerait la filière agricole à des pertes de productivité de plus en plus importantes dans un paysage naturel transformé. Plus vulnérable à la sécheresse et aux changements climatiques. Le maintien à long terme du rang de 1er producteur mondial de cacao, 1er producteur africain d’hévéas,… est plus que jamais menacé. Il convient donc de mettre en place des stratégies efficaces pour lutter contre le rythme actuel de déforestation. Parce que la forêt couvre environ 1/3 de la surface du globe. Et environ 1,6 milliards de personnes dépendent directement de celle-ci pour leurs besoins alimentaires. Elle est vitale pour plusieurs raisons et constitue des habitats pour plus de la moitié des espèces terrestres, humains et animales.
Pourquoi doit-on protéger les forêts?
Ces forêts doivent être protégées. Elles contribuent au maintien de l’équilibre atmosphérique en jugulant les taux d’oxygène, de Co2, d’azote et de l’humidité, de l’air. Sans cet équilibre, la vie ne serait pas possible sur la terre. A cet effet, elles protègent les bassins versants qui assurent l’approvisionnement des cours d’eau. Assurent également la régénération des sols pour les rendre disponibles pour nos cultures. C’est pourquoi, à travers une convention, Tft, la Sodefor et l’Indice de développement humain (Idh) qui finance des projets dans le sens de la protection des forêts classées ivoiriennes, ont décidé de restaurer les forêts dites classées. « Nous sommes partenaires avec la Sodefor et l’Idh pour la restauration des forêts classées. A Taï où nous sommes présents, avec le directeur général de la Sodefor, le jeudi 30 mars 2017, nous avons effectué une action de sensibilisation des populations afin qu’elles prennent conscience des conséquences de la déforestation sur toute la région et l’écosystème du pays », a fait savoir Fofana N., un des responsables de Tft-Côte d’Ivoire. Même son de cloche pour Myriam Sangaré, responsable communication de Tft. Selon elle, il faut une politique nationale de préservation de la forêt sur toutes ses formes. Pour se faire, il faut trouver un outil afin de pérenniser la protection de la faune et de la flore. A savoir des solutions via les satellites. « Il faut agir contre les feux de brousses et récupérer les forêts classer en déguerpir leurs occupants », ajoute un autre collaborateur de Tft. Non sans indiquer qu’après leurs déguerpissements, les occupants des forêts classées devraient en principe, être relocalisés sur d’autres sites. Chose qui n’est souvent pas respectée. Et cela conduit ces gens, planteurs de ‘’nature’’, à occuper d’autres sites dans des forêts classées. Faut-il le rappeler, l’Idh est un indice statistique composite, créé par le Programme des nations unies pour le développement (Pnud) en 1990, pour évaluer le niveau de développement humain des pays du monde.
Stratégie mis en place pour tirer profit de la terre, sans la détruire
L’ong internationale The forest trust (Tft), en collaboration avec la Société de développement des forêts en Côte d’Ivoire (Sodefor) et l’Idh, a développé des techniques permettant à la Côte d’Ivoire de parvenir à ‘’zéro déforestation’’. Comme résultats attendus avec ses stratégies mises en place, le Tft veut informer l’opinion publique sur le phénomène de la déforestation et ses conséquences. Et permettre à tous de connaître les impacts de l’agriculture sur la forêt. Le petit planteur peut exploiter une petite parcelle de terre. Et améliorer la quantité et la qualité de sa production à travers l’engrais. Sans toutefois détruire la forêt en chercher l’extension de sa plantation. A travers la méthode satellitaire, Tft arrive à cibler les zones de destruction massive de la forêt et informe ses partenaires comme la Sodefor, du danger, pour qu’ils agissent. A cet effet, cette ong a mis à la disposition des agro-industrielles, des outils permettant de tirer profit de la terre sans toutefois la détruire totalement. Ces outils permettent d’aboutir à zéro déforestation. C’est-à-dire une stratégie d’utilisation de la forêt qui ne porte pas atteinte à l’équilibre de l’écosystème. Il s’agit de protéger les forêts. Selon les spécialistes de l’ong, 1ha d’arbres peut absorber jusqu’à 6 tonnes de Co2 par an. C’est pourquoi, les forêts sont des puits (réservoirs) de carbone. Malheureusement selon les statistiques, notre planète perd 80.000 km² de forêt année. Et cette déforestation peut être de nature anthropique ou naturel. Au finish, selon un rapport de l’Organisation des nations unies pour l’agriculture et pour l’alimentation (Fao) publié en 2015, la surface forestière que perd la terre équivaut à la superficie d’un pays comme l’Autruche.
Adama Coulibaly