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C’est devenu une pratique courante en milieu rural. Des opérateurs mal
intentionnés continuent de défier l’Etat en achetant le cacao au rabais aux paysans. Le cas le plus récent se déroule dans la sous-préfecture de Djouroutou à la frontière sud avec le Libéria dans les localités  de Perra, Karié, Beouhe où des opérateurs véreux se sucrent royalement sur le dos des pauvres
paysans.  Selon  plusieurs sources concordantes le kilogramme du cacao bord champ est acheté à 800 F CFA au lieu de 1100 F CFA comme  fixé par l’Etat. Des faits qui attestent une fois encore les manigances de ces opérateurs qui sabotent les efforts du gouvernement  tels que décriés par le directeur général du Conseil, Touré Massandjé lors de sa tournée dans la zone cacaoyère. Sur le terrain ces acheteurs, le plus souvent sous-traitants de multinationales, ne paient plus cash le produit, préférant remettre des reçus à régler plus tard Depuis Décembre 2016, dans les régions productrices, nombreux sont les producteurs qui se plaignent des manigances des acheteurs qui ont tous les mêmes pratiques et qui ne leur facilitent pas l’existence. Des témoins rapportent que cette pratique fait perdre chaque année des gains à de nombreux paysans car ils ne rentrent pas dans la totalité de leurs fonds à cause des difficultés créées de toutes pièces par des pisteurs véreux. A côté de cette tracasserie, les acheteurs ont trouvé d’autres astuces. D’après des paysans, ces derniers leur font toujours
croire que leurs fèves ne sont pas séchées et triées dans de meilleures conditions. Et par l’argument de ce défaut de qualité, ils n’appliquent pas le prix du kilogramme homologué. L’on s’en souvient que lors du lancement de la campagne Lambert Kouassi Konan, président du Conseil café-cacao, PCA du Conseil avait dénoncé que  quelque 40.000 tonnes de cacao récoltés en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, ont été exportées illégalement vers des pays non producteurs voisins, sans vouloir citer de noms. "Les fraudes transfrontalières ont repris de plus belle. Des pays non producteurs sont devenus
exportateurs de cacao", a-t-il déploré. En exportant illégalement le cacao, certains marchands échappent au système fiscal ivoirien. Lors de la crise ivoirienne, lorsque le pays était divisé en deux, une partie de la production du nord du pays partait notamment au Mali et au Burkina Faso. Notons que pour la campagne 2016/2017  le gouvernement a fixé un prix garanti de  1.100 francs CFA (1,7 euro), soit une hausse de 10% par rapport aux 1.000 francs CFA de la dernière campagne, qui était déjà un record. Vivement que les autorités prennent leur responsabilité afin de mettre fin à la souffrance des braves paysans.
A.A.