10 ans après l’attaque contre le Fokker 100 de Soro / Konaté Sidiki : « Nous sommes toujours en train de chercher à comprendre »
L’Amicale des victimes du Fokker 100 a commémoré, ce jour les 10 ans de l’attaque contre Guillaume Soro, le 29 juin 2007 alors qu’il était Premier ministre de la Côte d’ivoire. Cette année, c’est le site de la réserve de Dalhiafleur à Abatta, dans la commune de Bingerville qui a té choisi pour abriter cette cérémonie à laquelle l’on notait la présence de la plupart des victimes de l’attentat ou les représentants de celles qui sont malheureusement décédées mais aussi des fidèles du président de l’Assemblée nationale notamment les anciens ministres Affoussiata Bamba, Konaté Sidiki, Alain Lobognon. Représentant le président d’honneur de l’Amicale, le député de Man, Konaté Sidiki a dit être porteur d’un message de paix, de pardon et de réconciliation. Seulement, 10 ans après cet acte odieux, les victimes regrettent que la vérité n’a toujours pas éclaté. « Nous sommes toujours en train de vouloir comprendre. Nous avons demandé des commissions d’enquête. Hier(ndlr : mercredi), nous avons été très heureux d’entendre des bribes de réponse de la part du porte-parole du gouvernement qui a bien voulu se prononcer sur cette question. Il y a des lueurs d’espoir parce qu’il a dit qu’il détenait quelques informations. Les Ivoiriens se demandent comment après qu’un avion d’Etat ait été attaqué, victime d’une attaque terroriste, il n’y ait pas eu d’enquête ? Hier(ndlr : mercredi), nous avons eu quelques réponses. Il y a des choses qui ont été faites et ce serait bon que par la voix du porte-parole du gouvernement, on puisse dire aux Ivoiriens, les avancées, en attendant des éléments nouveaux. Cela va crédibiliser notre pays et montrer que cette affaire si grave n’a pas été rangée dans les placards de l’histoire », a lancé Konaté Sidiki. S’agissant de la cérémonie, le représentant du président d’honneur a indiqué l’importance de sa commémoration parce que l’attaque contre le Fokker 100 « fait partie de notre histoire ». « N’ayons pas honte de notre histoire. Cet acte n’est pas banal. Guillaume Soro allait à Bouaké pour créer les conditions des élections de 2010. Il y a des solidarités à renforcer. Ceux qui sont morts, sont morts en mission pour l’Etat. Il ne faut pas perdre espoir. Le plus important pour nous est de continuer à travailler à être solidaires de leurs familles », a-t-il exhorté. Cette cérémonie a été marquée par un planting d’arbres sous une pluie battante. Ce qui a fait dire à Konaté Sidiki que « la nature pleure les morts ». Mais la mort, le président de l’Amicale affirme l’avoir vu. « Nous avons vu la mort dans toute sa laideur. N’eût été l’intervention des éléments des FAFN qui ont mis les assaillants en déroute, nous aurions connu pire. Nous avons beaucoup pleuré, la douleur est encore vive », témoigne Siratigui Konaté. En dépit de cette douleur, les victimes doivent admettre que l’heure est au pardon comme le recommande leur président d’honneur. « Soro nous demande de pardonner même à nos assassins même si nous ne les connaissons pas. Nous sommes dans une nouvelle ère, une ère de pardon et de réconciliation. Et nous, membres de l’Amicale, nous devons être les acteurs de cette mission », a-t-il souligné. Il y avait 44 personnes dans le Fokker 100 dont 4 décédées. 44 arbres ont donc été plantés, symbole de la vie.
A.K.
Soro : « Le souvenir du 29 juin ne devrait pas raviver les blessures »
Absent à la cérémonie de commémoration des dix ans de l’attentat contre le Fokker 100 qui le transportait à Bouaké, le 29 juin 2007, Guillaume Soro ne demeure pas moins solidaire des autres victimes.
Le président de l’Assemblée Nationale a tenu à démontrer qu’il reste aux côtés des victimes et de leurs parents, à travers un message posté sur sa page officielle.
« Le souvenir du 29 juin ne saurait et ne devrait raviver les blessures ni les meurtrissures des uns et des autres. Cette date est le symbole de notre devoir de respect de la mémoire des disparus et le devoir de compassion de la République à l’endroit des victimes ainsi qu’à celui de leurs descendances. Peut-il en être autrement devant les objectifs du pardon et de la réconciliation que la Côte d’Ivoire s’est fixés et dont chacun de ses fils et filles en ressent les enjeux de plus en plus ? Enfin, puisse cette commémoration renforcer davantage notre attachement profond à Bouaké, capitale de la paix de notre pays. En cette journée de commémoration de l’an 10 de l’attentat du Fokker 100, le Seigneur, grâce à sa bonté et à sa miséricorde a fait tomber la pluie sur cet arbre afin qu’il se développe vite. Car en vérité, dans la création des cieux et de la terre, et dans l’alternance de la nuit et du jour, il y dans des signes qui ne trompent pas. Observez, vous verrez ». GKS