Côte d’Ivoire / Les refugiés pro-Gbagbo s’entredéchirent : Ohouochi Clotilde quitte l’union des réfugiés ivoiriens de France
Ce n’était un secret pour personne. Les pro-Gbagbo encore en exil qui refusent de rentrer dans leur propre pays, le sont non pas à cause d’un éventuel emprisonnement à leur retour. Mais pour une seule raison et l’ancienne ministre de la Solidarité sous Laurent Gbagbo le confirme aujourd’hui. Ils ont juré de ne rentrer au pays qu’à la libération de leur mentor et avec lui. En dehors de l’ancien président ivoirien, rien de ce qui se fait de bon pour la Côte d’Ivoire, ne les intéresse. C’est la preuve que Clotilde Ohouochi vient de servir à ses compatriotes de France et à ses frères Ivoiriens en démissionnant de l’Union des refugiés ivoiriens de France (URIF). La raison, certains membres de son association auraient rencontré un conseiller du président de l’Assemblée nationale ivoirienne pour parler de réconciliation et de pardon. Quel mal y a-t-il à parler de réconciliation, de pardon ou de cohésion sociale entre fils d’un même pays ? Eh bien, c’est de ce que la très chère ministre de la refondation ne veut pas entendre parler. Et la goûte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est qu’à la suite de Tiburce Koffi et Sidiki Bakaba qui ont échangé avec Franklin Nyamsi, ce dernier vient de rencontrer Michel Baroan, président de l’URIF « sans concertation préalable » à tout le moins sans autorisation préalable de dame Clotilde Ohouochi. Son argumentaire contenu dans sa déclaration est tout aussi rebutant que délirant pour des gens qui se proclamaient, il n’y a pas encore longtemps « des patriotes ». « Je porte à la connaissance de l’opinion générale ma démission de l’union des réfugiés ivoiriens de France, URIF. Après Tiburce Koffi et Sidiki Bakaba, membres de l’URIF, c’est au tour de Michel Baroan, président de l’association, de rencontrer Franklin Nyamsi, l’émissaire de Soro Guillaume. Si la démarche de M. Koffi et M. Bakaba semble purement individuelle et n’engage que leur personne, celle du président et du secrétaire général engage par contre l’ensemble de l’organisation, d’autant qu’il n’y a pas eu de concertation préalable. Après avoir entendu Michel Baroan et certains membres de l’URIF, j’ai pris la décision de démissionner. J’appelle la réconciliation de tous mes voeux mais pas à n’importe quel prix. La démarche initiée par M. Soro paraît à l’analyse douteuse, inopportune, non sincère. C’est de mon point de vue, un exercice politique à distance pour séduire l’électorat en vue de la présidentielle de 2020. Et la volonté de récupération politique de l’URIF est évidente. Pourquoi l’institution que dirige M. Soro ne prend-elle pas l’initiative d’une proposition de loi relative à une véritable politique de réconciliation, formelle, inclusive et participative ? Pour moi la réconciliation passe par la libération de tous les prisonniers politiques, à commencer par le Président Gbagbo et le retour sécurisé des exilés. Et cela est non-négociable », profère-t-elle. La libération de Monsieur Gbagbo, aujourd’hui à la Haye dépend-elle de Monsieur Ouattara ou de Monsieur Soro ? Madame la ministre a certainement son idée dans sa tête qu’elle doit dévoiler au plus vite.
A.K.