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La Chaire Unesco de Bioéthique a procédé au lancement de la Phase 2 du Projet « Semer les graines d’éthique dans l’esprit des populations ». Cette phase qui se déroulera sous la forme d’un concours de traduction en langues africaines du substrat de la recommandation de l’Unesco sur l’éthique de l’IA, s’inscrit dans l’esprit et la lettre de cette recommandation.

Lors de la cérémonie de lancement de ce concours, le professeur Lazare Poamé, titulaire de la chaire Unesco de Bioéthique, a dévoilé les langues retenues pour l’édition 2024. Il s’agit de quatre langues ivoiriennes, le baoulé, le bété, le malinké et le sénoufo. Il a souligné la nécessité de rendre accessibles aux populations locales les concepts clés de l’IA et son champ axiologique.

« L’objectif principal de ce concours est de vulgariser les valeurs et principes de la recommandation de l’Unesco sur l’éthique de l’IA et d’en favoriser l’appropriation mentale, culturelle et linguistique par les populations », a-t-il déclaré.

Toute personne parlant l’une des langues du concours et ayant au moins le Baccalauréat peut y participer et sans contribution financière. Les inscriptions sont ouvertes sur le site de la chaire Unesco de Bioéthique, www.chaireunescobioethique.org  à partir du 14 septembre 2024.

Lazare Poamé a rappelé que cette initiative est inspirée de ce qu’il a appelé avec Simondon l’hystérésis culturelle : « c’est le retard de la culture sur le phénomène technique dont l’évolution, extrêmement rapide, prend souvent de court nos us et coutumes. Ce retard est particulièrement grand en Afrique où la plupart des langues locales n’intègrent pas dans leur champ lexical et même cognitif, les concepts et outils qui structurent la dynamique du technocosme », a-t-il soutenu.

Le professeur Kouassi Marcel, responsable de la Formation à la chaire, a détaillé la composition des jurys. Ce concours, ouvert du 14 septembre au 14 décembre 2024, récompensera les meilleurs traducteurs de chaque langue avec un prix de 500 000 FCFA. Dr MC Faloukou Dosso, responsable adjoint de la coopération à la chaire, a expliqué que l’objectif est de promouvoir une meilleure compréhension de l’IA et d’encourager son utilisation éthique.

Pour les prochaines éditions, d’autres langues ivoiriennes telles que l’abron, l’abbey, l’adjoukrou, l’agni, l’attié, le dida, le djimini, le gagou, le godié, le gouro, le guéré, le koulango, le koyaka, le lobi, le néo, le yacouba ont été identifiées. Au titre des autres langues africaines, des langues telles que le kabyè, l’éwé au Togo, le fon, le yom et le yorouba au Bénin, le moré au Burkina Faso, le wolof au Sénégal, le bambara au Mali, le haoussa et le djerma-sonraï au Niger ont été citées.

A.K.