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Au moins 50 personnes ont trouvé la mort, ce jeudi 3 octobre 2024 dans le naufrage d'un bateau vraisemblablement surchargé, transportant hommes et marchandises sur le lac Kivu dans l'est de la République démocratique de Congo (RDC).

Les corps ont été repêchés, selon les autorités qui ont donné l’information.

On ne sait pas exactement combien de personnes se trouvaient à bord ni combien ont péri, mais des témoins ont dit avoir vu les services de secours repêcher au moins 50 corps dans l'eau. Dix personnes ont survécu et ont été transportées à l'hôpital local.

« Ce bateau transportait une centaine de personnes alors qu'il ne pouvait accueillir qu'une trentaine de passagers », a déclaré le gouverneur de la province du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi, à une station de radio locale à la suite de l'accident.

 « Les corps sans vie ont été acheminés vers différentes morgues (...) Les opérations de sauvetage se poursuivent ». Selon une source médicale, deux enfants transportés à l’hôpital sont décédés avant d'avoir pu recevoir des soins.

Le bateau en provenance de Minova, localité située dans la province voisine du Sud-Kivu, a chaviré en milieu de matinée quelques centaines de mètres avant l'accostage à Goma, selon les premières informations. Aucun chiffre précis n'a été communiqué sur le nombre total de passagers.

Des témoins ont déclaré que le bateau qui a chaviré jeudi était visiblement surchargé.

«J'étais au port de Kituku quand j'ai vu le bateau arriver de Minova, plein de passagers », a déclaré Francine Munyi à l'AP. « Il a commencé à perdre l'équilibre et a coulé dans le lac. Certaines personnes se sont jetées à l'eau. Beaucoup sont morts et peu ont été sauvés », a-t-elle ajouté. « Je n'ai pas pu les aider car je ne sais pas nager ».

Les familles des victimes et les habitants de Goma se sont rassemblés au port de Kituku, accusant les autorités de négligence face à l'insécurité croissante dans la région.

Survivants

Mais selon Elia Asumani, un agent maritime qui travaille sur cette ligne, la situation est devenue dangereuse. « Nous avons peur. Ce naufrage était prévisible », a-t-il déclaré à l'AP. 

Bienfait Sematumba, 27 ans, a déclaré avoir perdu quatre membres de sa famille. 

« Ils sont tous morts. Je suis seul maintenant. Si les autorités avaient mis fin à la guerre, ce naufrage n'aurait jamais eu lieu », a-t-il déclaré en sanglotant. 

Les survivants, une dizaine, ont été emmenés à l'hôpital de Kyeshero pour y être soignés. L'une d'entre elles, Neema Chimanga, s'est dite encore sous le choc. « Nous avons vu le bateau commencer à se remplir d'eau à moitié. La porte du bateau s'est ouverte et nous avons essayé de la fermer. Mais l'eau entrait déjà et le bateau s'est incliné. Je me suis jetée à l'eau et j'ai commencé à nager. Je ne sais pas comment je suis sortie de l'eau », a-t-elle raconté à l'AP.

Un nombre croissant de personnes choisissent de se rendre à Goma en traversant la pointe nord du lac Kivu par bateau, afin d'éviter les zones terrestres en proie à des combats opposant les forces gouvernementales au mouvement rebelle M23.

Les naufrages sur les lacs et les cours d'eau sont par ailleurs fréquents dans le vaste pays d'Afrique centrale doté de peu de routes praticables. Les bilans humains sont souvent lourds et l'absence chronique de liste de passagers complique les opérations de recherches.

A.K.