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En tournée récemment dans les régions du Guémon et du Cavally (ouest), le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Tidjane Thiam a donné un aperçu de sa vision pour la Côte d’Ivoire. Ci-dessous, sa déclaration.

 

« Je crois vraiment dans ce que je dis, la paix et la sécurité sont un préalable au développement. Ce n'est pas la peine de parler de développement s'il n'y a pas de paix, ni de sécurité. Donc la paix et la sécurité, c'est la base de tout. Mais, il y a des conditions à la paix et à la sécurité. La paix et la sécurité ne sont possibles que si on respecte les droits fondamentaux de l'individu, si on renonce à la violence. Voilà pourquoi vous m'entendez dans tous mes discours parler de rejet de la violence, de refus de la violence pour traiter les problèmes. Parce que c'est le fondement si nous savons vivre ensemble avec notre diversité, sans recourir à la violence.

Ensuite cette diversité pourra devenir une force. Comme elle a été pendant longtemps dans les premières années de notre développement qui ont suivi l'indépendance. Effectivement, c'est une force pour la Côte d'Ivoire qu'on soit aussi différent. A condition qu'on s'accepte, qu'on fasse preuve de tolérance, qu'on s'écoute les uns les autres et qu'on se respecte les uns les autres. Et qu'on ne résolve pas nos différences avec des kalachnikovs ou des machettes ou des gourdins. Donc ça, c'est vraiment la tradition du PDCI-RDA, la philosophie du président Houphouët-Boigny que le président Henri Konan Bédié a poursuivie et que j'ai l'intention de poursuivre avec toute l'énergie que j'ai. Une fois qu'on a la paix et la sécurité, le reste devient possible. Vous savez, il faut Oser.

Le président Houphouët-Boigny a toujours été quelqu'un qui était visionnaire et qui osait tenter des solutions différentes. Quand on a fait la centrale d'Azito, c'était la première centrale que j'ai fait financer par le secteur privé en Afrique. Peut- être, vous ne vous souvenez pas, mais allez vérifier. On a fait une baisse de 10% du PRIX de l'électricité après ce projet. À ma connaissance, c'est la seule baisse d'électricité dans l'histoire de la Côte d'Ivoire.

Et j'étais très fier ce jour-là. (...) La reine d'Angleterre m'a reçu, c'est par une invitation seulement. J'ai eu une lettre me disant que la reine d'Angleterre vous invite à déjeuner. Je suis allé chez la reine d'Angleterre. Ensuite, le roi Charles m'a invité. C'est un grand honneur. Donc je ne suis pas candidat à la présidence de la République à la recherche des honneurs, j'en ai eu plus que l'on peut en rêver pendant toute une vie.

Je ne veux pas être président de la République pour être connu, je suis connu.

Je ne cherche pas à être président pour pouvoir rencontrer ces gens parce que je les ai déjà rencontrés. Je veux être président de la République pour que la Côte d'Ivoire soit un pays admiré. Mais pas admiré pour des ponts ou des usines mais admiré parce que les ivoiriennes et les Ivoiriens feront envie à tout le monde, parce qu'ils seront heureux, parce qu'ils sont bien éduqués et en bonne santé. Je veux mettre ma notoriété au service de la Côte d'Ivoire. C'est ça que je veux faire.

Ceux qui viennent dans mon bureau, je leur montre un petit mot que le président Barack Obama m'a écrit à la main quand j'ai été nommé directeur du crédit Suisse et dit ceci: "Félicitations. Je suis sûr que tu vas faire un excellent travail et j'espère qu'on va pouvoir continuer à travailler ensemble sur les questions de développement" (...) Donc chaque fois que quelqu'un me dit, ce n'est pas possible, je n'accepte jamais cela.

On m'a dit: "Tu ne peux pas être président du PDCI". Je dis bon ! Voilà maintenant, je suis-là, je suis président du PDCI-RDA. Donc ceux qui pensent que je ne peux pas être président de la République, ils seront très déçus ».