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Le président américain Donald Trump a annoncé ce mardi 8 mai le retrait des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien, qu'il a qualifié de « désastreux », et le rétablissement des sanctions contre Téhéran.

Quinze mois après son arrivée au pouvoir, le 45e président des Etats-Unis a décidé, comme il l'avait promis pendant la campagne, de sortir de cet accord emblématique conclu en 2015par son prédécesseur démocrate Barack Obama après 21 mois de négociations acharnées.

« J'annonce aujourd'hui que les Etats-Unis vont se retirer de l'accord nucléaire iranien », a-t-il déclaré dans une allocution télévisée depuis la Maison Blanche, annonçant le rétablissement des sanctions contre la République islamique qui avaient été levées en contrepartie de l'engagement pris par l'Iran de ne pas se doter de l'arme nucléaire.

Le locataire de la Maison Blanche n'a donné aucune précision sur la nature des sanctions qui seraient rétablies et à quelle échéance mais il a mis en garde : « tout pays qui aidera l'Iran dans sa quête d'armes nucléaires pourrait aussi être fortement sanctionné par les Etats-Unis ». Dénonçant avec force cet accord « désastreux », il a assuré avoir la « preuve » que le régime iranien avait menti sur ses activités nucléaires.

Les sanctions américaines seront effectives immédiatement pour les nouveaux contrats a affirmé le conseiller à la sécurité nationale John Bolton qui a toutefois précisé que les entreprises étrangères auraient quelques mois pour sortir d'Iran. Il a également jugé possible que de nouvelles sanctions soient imposées.

Dans un communiqué et un document publiés sur son site Internet, le Trésor précise que les Etats-Unis vont rétablir une large palette de sanctions concernant l'Iran à l'issue de périodes transitoires de 90 et 180 jours, qui viseront notamment
le secteur pétrolier iranien ainsi que les transactions en dollar avec la Banque centrale du pays.

Un nouvel accord en préparation ?

L'annonce du président américain a été saluée par l'Arabie saoudite mais aussi et surtout par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu qui a affirmé « soutenir totalement » la décision « courageuse » de Trump.

La France, le Royaume-Uni et l'Allemagne ont en revanche regretté la décision américaine et planchent déjà sur la possibilité d'élaborer un nouvel accord. « Nous travaillerons collectivement à un cadre plus large, couvrant l'activité nucléaire, la période après 2025, les missiles balistiques et la stabilité au Moyen-Orient, en particulier en Syrie, au Yémen et en Irak », a affirmé sur Twitter Emmanuel Macron. « Le régime international de lutte contre la prolifération nucléaire est en jeu », a-t-il ajouté.

Londres, Paris et Berlin ont par ailleurs appelé toutes les parties signataires de l'accord sur le nucléaire iranien à « continuer à souscrire à sa pleine mise en œuvre » et à agir dans « un esprit de responsabilité ». La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini a, par ailleurs, affirmé que l'Union européenne était déterminée à préserver l'accord nucléaire iranien.

Pour Rohani, les Etats-Unis ont «montré qu'ils ne respectaient jamais leurs engagements»

Le président iranien Hassan Rohani s'est lui aussi exprimé après l'annonce de Donald Trump. Il a déclaré vouloir discuter rapidement avec les Européens, les Chinois et les Russes pour voir si ces derniers peuvent garantir les intérêts de l'Iran après le retrait des États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien. Accusant le président américain de pratiquer « une guerre psychologique », Rohani a affirmé dans une allocution à la télévision d'État iranienne : « Les États-Unis ont toujours montré qu'ils ne respectaient jamais leurs engagements ». Il a également prévenu que Téhéran pourrait recommencer à enrichir davantage l'uranium.

« J'ai ordonné à l'Organisation iranienne de l'énergie atomique de prendre les mesures nécessaires [...] pour qu'en cas de nécessité nous reprenions l'enrichissement industriel sans limite », a déclaré le président Rohani à la télévision iranienne. «Nous attendrons quelques semaines avant d'appliquer cette décision», en fonction du résultat des discussions entre Téhéran et les autres partenaires de l'accord, a-t-il ajouté.

Rfi