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Le président français ne démord pas dans son combat contre les autorités de la transition au pouvoir au Mali. Il n’a pas non plus abandonné sa guerre par procuration qui consiste à se cacher derrière la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et à manipuler cette organisation sous-régionale pour atteindre son but.

En réaction à la suspension de RFI et de France 24 au Mali suite à une série de reportages sur des exactions supposées des forces armées maliennes et de leurs partenaires russes de Wagner contre des civils dans le centre, Emmanuel Macron a, une fois de plus, invité la CEDEAO et l’Union africaine à « prendre les décisions qui conviennent ». « Des décisions que la France appuiera pour qu’à la fois, les violences, le déni de l’information et le droit des journalistes à librement informer,  puissent cesser », justifie-t-il sur les antennes de BFM TV.

De l’avis de nombre d’observateurs, son propos risque de « décrédibiliser » davantage la CEDEAO et par extension de la disqualifier dans la recherche de solution dans cette crise.

Répondant à l’embargo décidé par l’institution sous-régionale, les autorités maliennes l’accusaient d’être « instrumentalisée par des puissances extrarégionales ».
Cette suspicion d’ailleurs légitime a fini par donner une certaine crédibilité à la junte auprès d’une bonne partie du peuple malien pour ne pas dire de l’opinion ouest-africaine.
Cette perception évoluera selon l’importance que les dirigeants africains donneront aux « injonctions » d’Emmanuel Macron qui, actuellement en campagne électorale, n’en est pas à sa dernière déclaration maladroite. 

Le 9 janvier dernier, la CEDEAO fortement soutenue par la France, a sanctionné le Mali pour n’avoir pas respecté le calendrier électoral qui prévoyait la date des élections législatives et de la présidentielle au 27 février. Les nouvelles autorités maliennes issues du deuxième coup d’Etat de mai 2021 ont qualifié ces sanctions qui isolent leur pays, d’ « inhumaines ».

Mais en dépit des discours radicaux, des efforts sont déployés de part et d’autre pour un retour à la normale. C’est à cet égard que le médiateur de la CEDEAO qui a récemment séjourné à Bamako y est attendu de nouveau, ce 18 mars. Il essaiera d’obtenir des autorités de la transition au moins une promesse d’organisation d’élections dans un délai acceptable.

En prélude de cette visite, le chef de l’État du Sénégal, par ailleurs président en exercice de l’Union africaine a eu un entretien téléphonique avec le colonel Assimi Goita. Macky Sall s’est prononcé en faveur de « la reprise du dialogue pour une solution négociée de la crise au Mali ». C’est le moment choisi par

Emmanuel Macron pour mettre les pieds dans le plat.

A.K.