lex-ministre-ivoirien-maitre-faustin-kouame-a-propos-de-la-presidentielle-au-senegal-lafrique-na-plus-besoin-de-cameleons-politiques.jpg

« L’Afrique de maintenant n’a plus besoin de caméléons politiques ni de courtisans invertébrés. L’Assemblée nationale du Sénégal qui évidemment n’est pas au-dessus de la constitution ne saurait donc s’affranchir de la constitution qui est appliquée et respectée par tous ceux qui sont sous la coupole de la souveraineté nationale du Sénégal, et légiférer comme un chérif d’un far west incandescent ». 

Ce sont ces députés sénégalais qui, pour des raisons incompatibles avec leur statut d’élus de la nation tout entière, ont propulsé le Sénégal dans la crise politico-institutionnelle préélectorale ». Ce sont les propos de l’ex-ministre ivoirien de la Justice et des droits de l’homme, Faustin Kouamé qui se prononçait sur l’actualité politique sénégalaise relative à l’élection présidentielle, au cours d’une conférence de presse qu’il a animée le jeudi 7 mars 2024.

A cette occasion, il a indiqué que les vertus républicaines s’apprécient non pas dans leur expression partisane, subjective et d’hystéries collectives mais par la constance de leur expression dans la droiture, nonobstant le majestueux défilé du temps et l’avalanche de naissances ici et là accompagnées par des fins de vies jugées toujours prématurées. C’est la raison pour laquelle, poursuit-il, « dans nos jeunes Etats où les courtisans anonymes semblent être plus écoutés que les conseillers officiels, il faut demeurer constant dans nos convictions, expressions et actions, au lieu de changer de posture républicaine, simplement parce qu’on perd le pouvoir ou qu’on sort d’une alliance politique ».

Selon lui, pour éviter qu’un vide institutionnel ne s’installe au Sénégal, pays qui depuis la colonisation à nos jours, est objectivement crédité de luciole démocratique en Afrique, notamment francophone, le conseil constitutionnel pourrait donc actionner les mécanismes prévus aux articles 39 alinéa 2 et 3 et 32 alinéa 2 de la constitution du Sénégal.

L’ex-ministre signale aussi que la disposition de l’article 92 alinéa 5 de la constitution sénégalaise dispose que les décisions du conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucune voie de recours. Elles s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles. La constitution ivoirienne, en son article 178, a atrophié cette disposition reprise par la plupart des constitutions francophones.

Il convient de noter que l’élection présidentielle organisée pendant la suppléance présidentielle est une nouvelle élection avec de nouvelles candidatures possibles. 

« Toutefois, nous venons tous d’apprendre que le conseil constitutionnel du Sénégal s’aligne sur la date du 24 mars 2024. C’est simplement une illustration de la fonction d’utilité sociale des décisions de justice contre lesquelles il n’existe aucune voie de recours. Plus simplement, le conseil constitutionnel dit comme tout le monde qu’il s’aligne pour l’élection présidentielle avant le 2 avril 2024 afin de préserver la paix sociale. Sinon que ‘’s’aligner’’ n’est pas un concept juridique », a-t-il rappelé.    

A. C.