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Le torchon brûle en ce moment entre deux cadres du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), parti au pouvoir. Le maire de la commune de Yopougon et le gouverneur du district autonome d’Abidjan ne voient pas du même œil,  l’opération de déguerpissement qui a lieu, depuis peu dans le district autonome d’Abidjan Une opération qui sème la désolation et la misère dans les commerces et les habitations. Les victimes qui se comptent par millier dans toutes les communes et tous les quartiers d’Abidjan et de l’intérieur du pays, ne savent plus à quel saint se vouer.

Le samedi 27 janvier et le lundi 29 janvier 2024, des quartiers de la commune de Yopougon ont été détruits. Plusieurs habitations des quartiers Cinq Etoiles, Judé et Petit Paris à la Gesco près de l'autoroute du nord, ont été démolies au cours de cette opération de déguerpissement. Mécontents, les propriétaires des maisons, guides religieux et chefs de communautés ont montré leur désarroi au cours d’une rencontre d’échanges avec Adama Bictogo, maire de la commune de Yopougon le lundi 29 janvier 2024 à l'École primaire publique Gesco.

Face aux populations au groupe scolaire Gesco, Adama Bictogo n'a pas caché sa colère contre l’ancien maire de Koumassi. Il a même annoncé la prise d'un arrêté municipal devant réquisitionner les gendarmes et d’autres forces de l’ordre afin de ne pas s’associer à ces actes de désolation.

« Le dimanche j'ai reçu l'information de ce qui est arrivé, le samedi. J'ai appelé le premier adjoint au maire, j'ai appelé les différents responsables de la mairie pour en savoir plus. Quand ils m'ont donné l'information, je leur ai dit que je ne lui parlerai pas tant que je n'aurai pas échangé avec vous. Quelqu'un a dit que le gouverneur ne peut pas poser de tels actes tant que je ne suis pas informé. Je ne fonctionne pas comme ça. On me connaît en Côte d’Ivoire.  Quand c’est blanc, je dis, c’est blanc.  Rien ne m’impressionne, rien ne fait peur. On ne peut pas venir détruire moralement des gens, parce qu’au-delà de la maison, c’est moralement qu’on détruit des gens. J’irai rencontrer Cissé Bacongo pour lui dire que je refuse que tout engin entre à Yopougon sans mon autorisation. Je vais prendre un arrêté dès cet instant. Je vais réquisitionner la gendarmerie, la police nationale et la police municipale à l'effet de protéger tous les quartiers concernés par les déguerpissements. Maintenant de ce qui relève des maisons déjà touchées, ceux qui ont les arrêtés de concession définitive (Acd),  je commets maître Dago, l'un des adjoints au maire à l’effet de saisir le Conseil d'Etat pour que le district au regard des Acd dédommage ceux dont les maisons ont été détruites. Ceux qui n'ont pas d'Acd, nous allons les enregistrer. Je demande à toutes les familles et toutes les maisons concernées par cette situation de rester calmes. Je vais commettre une équipe dès cet instant qui va rester pour enregistrer les victimes. Ceux qui ont des problèmes de logements, nous allons leur apporter un appui », a-t-il martelé.

Du côté du gouverneur, l’on estime que Cissé Bacongo est dans ses prérogatives en déguerpissant les occupations illégales du domaine public. D’ailleurs, sa réaction est arrivée comme une réplique graduée. « Le ministre-gouverneur du district d’Abidjan est le maire des maires. Il ne peut pas se désintéresser de ce qui se passe au Plateau, à Adjamé, à Yopougon, à Port-Bouët, à Abobo », a lancé l’ancien maire de Koumassi.

Y.C.