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Les 72 heures de grève d’avertissement ont pris fin depuis, ce mercredi. N’ayant rien obtenu de leur tutelle, les  cinq organisations syndicales du Centre national de la recherche agronomique(CNRA) ont décidé de reconduire la grève mais cette fois-ci, de la rendre illimitée jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications. Au cours d’une conférence de presse animée par le collectif au sein du siège de la structure, le porte-parole du collectif, Niangoran Koffi Secrétaire général de Synacnra, a demandé à l’Etat de prendre ses responsabilités en investissant dans son outil de recherche, qui malgré les problèmes glane des lauriers par les résultats de ses recherches.  Dr Edmond
Koffi,  a déploré pour sa part la léthargie du CNRA, qui pourtant fait partie du socle du développement agricole de la Côte d’Ivoire. Les syndicats avaient déposé au ministère de la Recherche scientifique et l’Enseignement supérieur, un préavis de grève pour un  arrêt de travail de trois jours  à compter du lundi 31
juillet 2017. Dans ce préavis de grève, il était mentionné que  le motif de ce débrayage s’explique par la non satisfaction de leurs revendications par leur hiérarchie depuis deux (02 ans). Comme revendications, le collectif note que la question principale demeure la dégradation du paiement des salaires. En effet, jusqu’à ce jour les salaires des mois de juin et de juillet ne sont toujours pas reversés. Selon les syndicats, des agents sont quotidiennement humiliés devant
leurs familles par des agents de la CIE et de la Sodeci, qui n’hésitent pas à enlever les compteurs d’eau pour factures impayées. Le collectif s’interroge sur la précarité dans laquelle sont plongés leurs camarades avec son lot de déshumanisation. « Comment comprendre que des foyers soient brisés pour incapacité de subvenir aux besoins de leurs femmes. Comment comprendre que des épargnes prélevées pour des retraites complémentaires ne soient pas reversées au profit des travailleurs pour leur assurer une retraite paisible. Comment comprendre que le SMIG revalorisé par l’Etat ne soit pas une réalité
au CNRA ? ». Ce sont autant de questions et de frustrations qui ont conduit les syndicats réunis en assemblée extraordinaire le lundi 24 juillet 2017 à prendre cette décision. Le CNRA compte à ce jour 2100 agents avec 5 directions régionales. La société bénéficie d’une subvention d’un milliard 100 millions de F CFA par an, qui reste insuffisante au regard de l’immensité des tâches à accomplir. Financée dès sa création par la Banque mondiale, la structure de recherche broie du noir depuis le retrait de la banque depuis 2002. Aux dernières
nouvelles,  le DG du CNRA, Dr Yté Wongbé, a reçu les syndicats quand il a eu échos du préavis de grève. Selon une note du service communication, il multiplie les discussions avec le collectif des syndicats et en appelle au calme, à la compréhension et à la reprise du travail tout en lui permettant de poursuivre les négociations déjà bien avancées avec l'Etat de Côte d'Ivoire. « Il est sûr d'être
entendu et les choses rentreront dans l'ordre », précise le communiqué.

A.A.