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« Nous voulons notre argent », « Nos retours sur investissements ou rien », « Laisser les sociétés d’agro-business travailler »… Ce sont entre autres, les propos qu’on pouvait lire sur des pancartes ou entendre scander des populations, le samedi 17 Février 2017 au cours du meeting organisé par les souscripteurs des sociétés d’agro-business, à l’espace Sococé des Deux Plateaux. Le moins que l’on puisse dire, c’est que pour une épreuve de force entre policiers de la Brigade anti-émeute (Bae) et des manifestants, ce rassemblement des souscripteurs de l’agrobusiness en était une.

En effet, très tôt le matin, un bataillon impressionnant de force de l’ordre a investi l’espace Sococé -un terrain neutre où se tiennent habituellement les manifestions publiques de ce genre-, situé en bordure du boulevard Latrie.   Aux environs de 13H, les policiers ont commencé à disperser avec des gaz lacrymogènes les manifestants, qui voulaient avoir accès à l’espace pour le meeting. Certains se réfugient dans l’enceinte du Centre commercial Sococé, où tous les commerçants ont fermé leurs boutiques. Tandis que les plus téméraires qui voulaient en découdre avec les policiers se déportent sur le boulevard Latrie, au niveau du feu tricolore dudit centre commercial. Objectif : bloquer la circulation routière pour se faire entendre. La tension monte. Mais la police ne s’avoue pas vaincu. Elle réussit à disperser les manifestants, pour rétablir la circulation. Les manifestants se réfugient en majorité dans l’enceinte du centre commercial.  

« Plus de 250 milliards disponible »

C’est ainsi qu’en désespoir de cause, les leaders du mouvement, vu que la police n’a pas la possibilité de violer l’espace privé du centre commercial pour les déloger, décide de tenir leur meeting sur le parking. Et ce, sous le regard impuissants des policiers postés au portail du centre et le long de la clôture. Il ressort des différentes intervenions que les souscripteurs rejettent en bloc la décision du gouvernement de rembourser aux souscripteurs les capitaux investis -un  communiqué du Trésor public invite tous les souscripteurs à venir se faire enrôler à partir du lundi 20 Février 2017-. « L’Etat a pris une décision unilatérale. L’Etat ne peut pas s’autosaisir d’une affaire entre des entreprises privées et des particuliers, alors qu’il n’y a jamais eu de plainte d’une partie. On ne peut pas de façon unilatérale sans demander l’avis des souscripteurs, dire qu’on va rembourser les capitaux investis, dans les possibilités des fonds disponibles dans les comptes des sociétés d’agro-business. Et dans le même temps, on nous dit qu’on a trouvé que 24 milliards de nos francs sur ces comptes. Alors, comment l’Etat compte rembourser tous les 35 000 souscripteurs sans exception avec 24 milliards? », S’interroge l’un des porte-parole. «Et puis, pourquoi l’Etat nous parle de 24 milliards, alors que nous savons tous qu’il y a plus de 250 milliards disponibles dans les banques. Qui sera remboursé et qui ne le sera pas ? Nous demandons une chose au président Ouattara, qu’il écoute un peu les Ivoiriens. Régler de façon cavalière cette situation n’arrange pas les choses. Il y a plus de   35 000 souscripteurs de différentes couches sociales, qui ont mis leur argent dans cette affaire. Un Etat qui œuvre pour le bien-être de son peuple n’agit pas de la sorte», poursuit-il, tout en interpellant sur le risque de provoquer une fronde sociale, en agissant au mépris des souscripteurs. Et de conclure en ces termes : « Voici ce que nous proposons au président Ouattara. Nous lui demandons de dégeler les comptes des sociétés d’Agro-business, de libérer les dirigeants des sociétés en prison, de s’asseoir et discuter avec eux et voir comment mettre en place un plan de gestion encadré par des experts commis par l’Etat, afin de payer le retour sur investissement (rsi) des souscripteurs ». Aussi, a-t-il invité tous les souscripteurs à un autre rassemblement le 20 Février devant le Trésor Public au Plateau.

Abou Adams