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En Côte d’Ivoire, de jeunes femmes sont de plus en plus sollicitées pour pleurer dans les funérailles de parfaits inconnus. Elles pleurent, elles se lamentent pour donner de l’importance au défunt. Une tradition qui survit et se modernise avec le temps.

Ces femmes apparaissent très affligées, comme consumées par un immense chagrin. Celui de la perte d’un être cher. Une scène si déchirante qu’on en oublierait presqu’elle est l’œuvre de pleureuses professionnelles.

Pour gagner leur vie, elles se font payer pour se lamenter aux funérailles de personnes qu’elles ne connaissent pas ou qu’elles n’ont jamais vues. Tout naturellement, ces pleureuses, dans leur registre d’artistes, répètent leur spectacle avant chaque prestation. « J’ai choisi ce métier car je l’aime. Parfois, je chante et tout d’un coup, je me mets à pleurer », confie Natalie Zouzoua. Révélant que faire louer ses pleures est un business qui leur rapporte entre 200 à 300 mille FCfa par cérémonie. Une activité structurée puisqu’elles disposent de managers qui veillent sur elles, planifient leurs différents programmes et discutent leur cachet. Comme de véritables artistes.

« C’est un travail et c’est normal qu’elles soient rémunérées. On dit que l’ouvrier doit manger à la sueur de son front. Donc, on peut vivre par ses larmes », soutient Charlie continental.

Natalie Zouzoua fait ce métier depuis 40 ans. Elle court les funérailles. « C’est un métier que j’ai choisi et que j’aime. C’est un don de mon père et ma mère. Je suis une actrice, une chanteuse, une danseuse et une pleureuse ». Le don de pleurer en public, une tradition transmise de mère en fille chez l’ethnie bété. C’est selon eux, une manière de rendre hommage au défunt en pleurant sur son cercueil. Selon Paul Zakry « c’est très important que nos sœurs pleurent le défunt. Leurs pleurs et louanges nous renseignent sur le passé, les bienfaits du défunt ». Des pleureuses professionnelles décidées à écumer les enterrements avec un rêve au bout des larmes, gagner en notoriété et entamer une carrière internationale.

 

K.P. source France24