Côte d’Ivoire / PDCI-RDA : La mise sous contrôle judiciaire de Guikahué levée
L'épée de Damoclès, que le comité électoral du PDCI-RDA a alléguée pour éliminer Maurice Kacou Guikahué de la course à la présidence du parti, n'existe plus. La justice a levé, ce jeudi 7 décembre 2023, la procédure de contrôle judiciaire (pendante depuis janvier 2021), dont il était l'objet et qui fragilisait sa candidature.
Logiquement, le comité électoral devrait donc le réhabiliter, surtout que le secrétaire exécutif en chef répond parfaitement à tous les critères d'éligibilité. Et cette possibilité alimente les débats.
D'une part, alors que Guikahué disait avoir pris acte de l'invalidation "injuste et arbitraire" de sa candidature, sans volonté d'y donner une suite judiciaire, il a trahi sa parole en estant en justice. Et cela peut ternir son image.
D'autre part, le timing choisi par le temple de Thémis pour sa décision trahit que toutes les mesures de justice pour restreindre les libertés démocratiques, restent frappées du sceau de la politique politicienne.
Pascal Affi N'Guessan, président du FPI, et Albert Mabri Toikeusse, président de l'UDPCI (parti qui a fusionné avec le RHDP), sont toujours officiellement sous le coup du même contrôle judiciaire pour la même raison: la désobéissance civile et la création du Conseil national de transition (CNT) pour rejeter l'élection controversée d'Alassane Ouattara à la présidentielle du 31 octobre 2020.
Alors si Guikahué, opportunément blanchi, se lance dans la bataille pour succéder à Henri Konan Bédié, il sera inévitablement présenté comme un cheval de Troie au service d'Alassane Ouattara et perdra les nombreuses sympathies dont il bénéficie et a bénéficié après sa disqualification.
De plus, au PDCI-RDA, tout est manifestement mis en oeuvre pour un plébiscite de Tidjane Thiam, le 16 décembre au 8è Congrès extraordinaire. Et, si tel est le cas, la volonté du "capitaine courage" d'empêcher de tourner en rond en affrontant le "messie" et "l'homme providentiel" du parti, pourrait lui jouer un sale tour.
Avec les votes-sanctions prévisibles et les inévitables technologies électorales, Guikahué risque de connaître une défaite cuisante comme celle qu'Alphonse Djedjé Mady, secrétaire général du parti, a vécue (3%), au 12è Congrès ordinaire, en 2013, face à Bédié.
Mais face à son destin politique, le secrétaire exécutif en chef garde sa souveraineté.
Une contribution de F. M. Bally